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lundi 12 janvier 2009

Opération Enfant-Émile

Salut la gang,

Depuis mon arrivée en ce monde, j’ai comme allumé sur une chose : si tu veux une bonne dose d’amour et d’attention, organise un Téléthon. J’ai donc décidé d’en organiser un. Je ne voulais pas m’encombrer de trucs secondaires comme des dons d’argent ou des spectacles de vedettes. Non, moi ce qui m’intéressait, c’était le côté «nuit blanche» du truc. Faque j’ai fait ça dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Un franc succès ! Mes parents n’ont pas fermé l’œil de toute la nuit, enfin presque. Et côté amour et attention, un hit !

J’ai débuté mon opération en planifiant méticuleusement un vomissement en deux phases, question de changer de pyjama au moins 3 fois. Vous vous dites «hum, deux vomis pis 3 changements de pyjama, ça marche pas». Réponse : pompier !!! Ensuite, je me suis calmé un peu et quand je sentais mes parents un peu endormis, j’y allais du classique «10-couchette-loque humaine». Je mets 10 minutes à feindre de m’endormir dans les bras de papa, je suis ensuite transféré dans la couchette et je me réveille brutalement au moment précis où papa s’échoue sur le divan. J’ai fait ça je sais pu combien de fois. Vraiment tordant.

Passer une nuit blanche avec papa veut dire passer une nuit à regarder la télé et la nuit à la télé c’est assez poche. Bien sûr il y a CNN et parfois des films où l’on voit des madames avec pas de linge allaiter des monsieurs avec des moustaches, mais à part ça, ça se résume à une collection assez marquante d’infopubs. Et cette nuit là nous avons vu papa et moi ZE infopub de la mort. Le produit annoncé était une sorte de four rond en plastique qui cuit les aliments super rapidement. Ça s’appelle le BLAZE FLAVOR genre. Imaginez, on pouvait voir une pièce de viande grosse comme ça cuire en 3 secondes seulement. J’étais impressionné, mais papa m’a expliqué que le film était en accéléré pour faire une illustration dramatique du fonctionnement. Yé hot mon père non ? Bon c’est là que papa a été pris d’un malaise sévère. Il a réalisé que le monsieur qui annonçait le cuiseur fulgurant était nul autre que «MISTER-T» !!!!!!! Vous vous souvenez de Mister-T ? Un monsieur très bronzé comme Barlak Obada, rasé de chaque côté de la tête avec plein de colliers en or et avec une attitude de champion du monde de l’air bête. ***AVERTISSEMENT, LE PASSAGE SUIVANT RÉVÈLE L’ÂGE DE PAPA*** Papa m’expliquait que Mister-T était un acteur qui faisait partie de l’excellente émission The A-Team dans les années 80... Mais son rôle le plus marquant était certainement celui de Clubber Lang dans Rocky 3. Selon mon père, Rocky 3 est LE phare culturel par excellence. Oubliez les Citizen Kane, Taxi Driver, Le Parrain, 2001 l’Odyssée de l’espace ou même Cocktail, le film Fondamental avec un grand «f», c’est Rocky 3. Ce film est un condensé de leçons de vie qui, quand on réussit à les décoder, nous renseigne sur la nature humaine. On y voit Rocky faisant la belle vie et poursuivant une carrière de boxeur ponctuée de combats arrangés qui entretiennent artificiellement son image de champion. Puis un jour, les masques tombent et son entraîneur «Mickey» meurt. C’est alors qu’un certain Clubber Lang, un vrai boxeur méchant, lui lance un défi. Quand ça va mal… L’enjeu pour Rocky sera bien sûr de se reconnecter avec son vrai «soi» de boxeur pour pouvoir battre le méchant monsieur bronzé et rasé de la tête avec un pochoir.

Et bien, ce Clubber Lang, ce Mister-T, cet archétype de la méchanceté et de l’air bête, et bien il annonce maintenant… roulement de tambour… des patentes pour cuire des esti de poulets !! Avec le sourire en plus ! Papa n’en revenait tout simplement pas. Quand il était jeune, hum hum, il croyait vraiment que Mister-T était méchant. Il ne faisait pas encore la différence entre personnalité et individualité. Mister-T entretenait alors une image de dur, mais dans le fond (ah non j’ai dit «dans le fond», merde !) sa nature profonde était celle d’un homme de maison soucieux de faire cuire des aliments très rapidement.

Pendant que papa m’expliquait tout ça et qu’il me décryptait les leçons de vies à la con de Rocky 3, je sentais mes paupières devenir lourdes. Plus je l’écoutais, plus je ressentais une envie irrésistible de m’abandonner. Et puis, alors qu’on voyait les premiers rayons de soleil se frayer un chemin entre les lattes du store de la fenêtre du salon, je me suis endormi doucement dans ses bras, bien avant qu’il ait terminé son exposé de mongol.

À plus!

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