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mardi 13 janvier 2009

Nouel

Salout toooute la gang,

J’entends tout le monde dire à mes parents que le temps passe vite avec un petit bébé. Ça passe vite certain ! Ça fait seulement 3 mois que je suis au monde et ziouuum on est déjà rendus à une nouvelle année ! 2008 aura été marquée par le 400e, par plein d’élections, mais surtout par ma naissance ! Bin, dans le fond je parle du 400e mais j’étais même pas encore né quand Québec a vécu ses plus grands moments alors en ce qui me concerne, parler du 400e c’est un peu comme quand papa parle de la première guerre mondiale (qui s’est terminée peu avant sa propre naissance).

Je viens donc de vivre ma première période des fêtes. Tout a commencé un samedi au milieu de décembre. Je faisais ma sieste en me laissant bercer par la douce voix de la madame de Shopping TVA qui décrivait le fonctionnement du Nicer Dicer. Je me réveille et Paf ! Vous me croirez pas mais pendant ma sieste, ya poussé un arbre dans le salon ! Première réaction : j’ai tu fait une sieste de 15 ans ? Après avoir repris mes esprits, je me suis demandé comment un arbre pouvait pousser dans une maison pis je pense avoir trouvé. Tsé des fois papa marche sur le plancher avec ses bottes pleines de neige. Bin, peut-être que quand la neige fond, ça fait comme bouturer le bois du plancher pis c’est comme ça que les arbres poussent dans les maisons l’hiver. En té cas, j’ai visité plein de maisons aux fêtes et si ma théorie est bonne, je peux vous dire qu’il y a plein de papas qui marchent dans la maison avec leurs bottes.

Ce qui est wierd c’est qu’au lieu de couper l’arbre ou de tenter de le camoufler, mes parents étaient comme fiers de l’avoir. Ils l’ont même décoré avec des lumières pis toutes sortes de choses brillantes comme pour attirer l’attention dessus ! Si ils sont si fiers de leur arbre, je me demande bien pourquoi maman est quand même pas contente quand papa marche sur le plancher avec ses bottes… J’ai remarqué par contre qu’ils ont essayé de cacher la souche de l’arbre avec des jouets dans des boîtes. Drôle d’idée.

Et puis, le 24 décembre, on a invité plein de monde tard le soir pour, j’imagine, montrer notre souche. La procédure est simple, plein de personnes enlèvent une boîte à tour de rôle jusqu’à ce que l’on puisse voir la souche. Donc le vrai sens de Nouel se résume à cacher la souche de l’arbre qui pousse dans notre maison l’hiver et à la montrer à tout le monde le 24 au soir en mangeant des sanouitches pis en buvant du jus d’orange qu’on sert dans des coupes à champagne à l’aide d’une louche à soupe et d’un énorme bol à salade.

Un truc m’a laissé un peu songeur à la fin de la veillée, il restait une sorte de super jouet que personne n’a vu et qui n’était pourtant pas emballé. C’était comme une petite maison avec des figurines. Yavait une madame, un monsieur et un petit bébé dans du foin. Il y avait aussi trois bonhommes colorés et des animaux. C’est drôle parce que personne ne m’a jamais parlé de ce jouet durant la période des fêtes. De toute façon, à un moment donné la plupart des gens ne voient plus la tite maison tellement elle est cachée par les boîtes de jouets.

Ça l’air ben le fun comme ça mes premières fêtes, mais ça quand même commencé moyen un peu. Le 22 décembre on est partis en famille vers le Bas du fleuve et après seulement une heure de route, papa s’est rangé sur le bord de la 20. Il est sorti de l’auto et il s’est étendu sur le banc de neige. Il voyait blanc qui disait, moi je lui criais «aaaeeeewwwiiikaaa !» ce qui veut dire «P’a ya dla neige partout. C’est sûr que tu vois blanc ! Rembarque dans le char !» Anyway, maman trouvait pas ça drôle pantoute faque pour le punir, elle a rapidement conduit papa dans une maison de torture avec des madames qui étaient habillées comme celles que j’ai rencontré à ma naissance. OUF ! Mon père a eu une solide correction.

On lui a volé sa belle carte avec un soleil dessus, on lui a fait subir un interrogatoire serré, on lui a fait saigner un bras, on lui a serré l’autre très fort avec un sac gonflé par une tite poire en cayoutchou et on l’a humilié en le forçant à porter une robe bleue avec un généreux décolleté mais en arrière. On a ensuite chatouillé les limites de la convention de Genève en l’obligeant à se peser et en le droguant avec des pilules. On a même tenté de lui faire un lavage de cerveau en lui répétant «tu es Daisy Draté !», «tu es Daisy Draté !». C’en était trop. À bout de force, papa a craqué et il s’est mis à pousser de longs cris dans un sac de plastique. Ça sonnait comme de l’araméen récité à l’envers par un gars avec un coup de soleil dans la face. On a ensuite enfermé papa dans une salle pour lui faire écouter une radio et après ça on l’a couché dans un corridor avec un sac de poison neutralisant branché direct dans le bras pour pas qu’il se sauve. Mais le pire c’est qu’à un moment donné, on lui a introduit un thermomètre, bin tsé, euuuh, les madames avaient pris la température de papa en lui mettant une pince sur le doigt, mais ça comme pas marché faque disons qu’elles voulaient… «rectifier» le tir si je peux dire.

Après quelques heures, un monsieur barbu est venu voir papa. Il se foutait vraiment de lui. Imaginez, il lui demande de respirer fort pis au lieu d’écouter papa respirer, monsieur-j’ai-un-sarrau met ses écouteurs !! Peut-être qu’il écoutait la même radio que celle de papa parce qu’en retirant ses écouteurs le monsieur s’est exclamé «c’est bien ce que la radio nous a dit tantôt» ! Et puis, au bout de quelques autres heures, ils ont finalement relâché papa en lui disant : «tu as une Astro» pis ta conjointe et ton fiston vont probablement en avoir une eux aussi. Eeeee pas cool monsieur de scooper le monde sur leurs cadeaux de Nouel.

Finalement c’était même pas vrai, maman et moi on a jamais eu notre Astro à nous. Le monsieur barbu était vraiment pas gentil de nous faire des accroires comme ça. Quant à papa, il a dormi pendant deux jours et demi pour se remettre de sa torture et il a finalement pu se réveiller à temps pour se farcir de dinde.

Bonne année 2009 !

lundi 12 janvier 2009

Érection générale

Salut,

Je suis allé participer à un gros concours hier. Bin, mes parents ont participé, moi on me dit que j’ai pas encore l’âge faque je me suis contenté d’observer. Ça fonctionne exactement comme les tirages à notre épicerie. Tu fais la file, tu montre des cartes à une madame de l’autre côté d’un comptoir magique sur lequel la bouffe avance tout seul, tu remplies un coupon et tu le déposes dans la boîte avec un trou. Chaque semaine, une personne gagne une épicerie gratuite.

Pour le concours d’hier, je me disais que les prix devaient être pas mal plus intéressants qu’une épicerie gratuite parce qu’il y avait du monde en citron. Mais ya des trucs que j’ai trouvé assez wierd. D’abord, on ne voit pas les prix à gagner, pas de photos, pas de descriptions. Ensuite, et ça c’est le bout, les noms de mes parents ne figuraient même pas sur les coupons de participation!! Comment veux-tu gagner ? Pis je comprends pas pourquoi les gens se cachent dans un isoloir pour remplir leur coupon, c’est pas comme ça à l’épicerie ! Si je résume le fonctionnement du truc, plein de monde participent à un concours avec pas de prix et qui est gagné par d’autres personnes que les participants. Cé bizz.

Mon père, voyant bien que j’en perdais mon serbo-croate, m’a expliqué que le concours s’appelait une érection générale et que les gagnants allaient donner plein de choses aux participants comme des prospérités, des environnements, des santés pis des éducations. Il m’a aussi dit que les messieurs des fois ils allaient dans d’autres sortes d’isoloirs moins bien éclairés pis que ça leur donnait une élection. Je lui ai fait une face de comprend rien pis il m’a dit qu’on en reparlerait dans 17 ans et 10 mois.

Anyway, je reviens au concours d’hier. Pendant que je faisais la file avec mes parents, yavait un monsieur avec un grand papier qui appelait des gens pour les faire passer plus vite. Le monsieur criait : «96 à 118», «96 à 118» !!! À chaque cri, 3-4 personnes se détachaient de la file pour suivre le monsieur. J’ai trouvé ça très cool qu’on fasse passer les personnes âgées avant les autres, même si elles ne me semblaient pas si âgées que ça.

En sortant du sous-sol de l’église, pendant que je longeais la file, confortablement assis dans mon siège «coquille», pas moins de trois personnes ont demandé à papa si j’avais participé au concours en lâchant un petit «he ! he !» et en regardant de gauche à droite comme pour chercher des regards complices et pour dire «est bonne ma joke hein ?». La première fois elle était bonne en effet… Une fois arrivés chez nous, on a regardé le tirage à la télé. Pis tsé on a tous nos préférés hein ? Moi je dois vous avouer que mon député favori est celui de Gaspé, Georges MAMELONET. Je sais pas trop pourquoi, mais quand j’entends son nom, ça me donne faim. Pis j’ai aussi appris à la télé par le monsieur italien qui vient de Rome que le député de notre coin n’a pas de nom de famille. Il s’appelle simplement Samamad. Ou bedon yen a un nom de famille, mais il était tellement confiant qu’il s’est dit : «what the hell» je laisse juste mon prénom essi. Eil, ça prend du guts quand même pour participer à un concours en laissant juste son prénom. Mes parents ne feraient pas ça à l’épicerie certain !

Changement de sujet.

Bon, oui j’ai écouté Occupation double : l’heure, 40 minutes de vérité dimanche dernier. Je retiens de toute cette aventure que Samuel ferait un maudit bon scout. Mettons que tu te promènes dans le bois avec lui pis qu’on se perd pis qu’il fait froid. Pas de problème ! Tu lui mets une branche entre les mains, tu lui annonces une bonne nouvelle genre «on part à San Salvador au Mexique» pis il te part un feu en 15 secondes avec son frottage de mains de mongol. Tiens, son nom scout pourrait être «primate stratégique».

Bonne soirée!

Edenchodeur

Salut,

Je sais que je viens de vous écrire mais je fais appel à vous parce que l’heure est grave. J’écoutais le débat des chefs hier soir les pieds sul pouffe avec un Coke Zéro. En passant, avez-vous trouvé que le débat sonnait comme quand on est chez Futureshop pis qu’on met des postes différents sur 4 tévés et qu’on essaie de les écouter en même temps ? Anyway, pendant le débat, mes parents se sont mis à parler de politique. Est-ce qu’on vote pour l’économie d’abord oui, pour un Québec gagnant avec pas Line ou pour se donner le pouvoir ? Choix difficile… Primo, c’est qui ça Line ? Deuzio, messemble que ça manque d’ordre tout ça. Logiquement, on veut gagner d’abord pour se donner ensuite le pouvoir et, ben oui, il faut pas oublier l’économie. En tout cas, maman elle ne l’oublie pas l’économie, elle collecte papa la nuit !

Bon, là où je me suis mis à avoir sérieusement peur et je sais pas si c’est parce qu’ils ne s’entendent pas sur le vote, c’est quand mes parents se sont mis à parler de séparation. Eil là j’ai allumé qu’ils ne parlaient plus de politique parce qu’on a pas du tout entendu parler de ça la séparation dans le débat hier soir. En fait, on a même pas entendu parler de séparation depuis le début de la campagne, même pas à Tout le monde en parle où Mme Marois a dit que le projet de pays avait été rétrogradé au rang d’appendice du programme, pis que c’est pour ça qu’elle a été hospitalisée (je vois pas le rapport mais bon…). Je continue donc à écouter mes parents discuter… un est pour la séparation, l’autre est pas contre ! QUOI !? Pif ! Paf ! les arguments revolent partout. D’un côté : «si on se sépare, on va éliminer la famine dans le monde», «si on se sépare, les Expos vont revenir à Montréal», «si on se sépare, on aura plus de pellicules». De l’autre : «si on se sépare, on va entrer en récession», «si on sépare, le gaz va coûter cher», «si on sépare, on va perdre la tour du CN». Je panique!!!! Eil méchants enjeux, mais JE VEUX PAS QUE MES PARENTS SE SÉPARENT MOI !! Alors dites leurs que j’aime ça les voir ensemble. Et comme on dit en serbo-croate, «agur» câline ! Pis au diable les pellicules sibolle, les gens ont juss à s’achter du edenchodeur !

Salut.

Serbo-croate

Salut,

Jeudi passé on a bien sûr regardé en famille le dénouement de l’aventure, côté gars, d’Occupation Double (oui oui en famille genre maman+moi+PAPA !!!). À la décharge de papa, j’ai remarqué que c’est maman qui a le contrôle de la «patante» pendant «O.D.» (patente est un terme utilisé à Trois-Rivières pour désigner une télécommande de télévision. Papa me dit aussi que les trifluviens disent également : UNE oreiller et UNE sanouitche…). Anyway, je dirais que la soirée se résume bien avec la déclaration choc de Patricia : «Vous avez l’air de deux belles dindes. Samuel y vous niaise pis ça je le vois de mes yeux vu».

Changement de sujet, l’autre nuit, j’ai mis mon cadran interne à 2h13 du mat. On va se dire les vraies zaffaires, 2h13 du mat stune maudite belle heure pour se mettre en mode pleurage-fin-du-monde-si-je-mange-pas-dans-8-secondes-pis-pas-de-maudit-niaisage-de-changement-de-couche-avant-le-buffet. Ça a réveillé papa et maman bien sûr, mais chacun d’eux feignait de dormir et attendait de voir si l’autre allait se lever. Finalement papa finit par marmonner à maman: «jjte donne dzi piasss zi tu vas le chercher pis que tzu changes za couche». Maman s’exécute et m’allaite en écoutant la douce musique de ronflage de papa qui fait croire aux voisins qu’on est en pleine opération déneigement. Je fais quelques rots et puis maman donne un ti-coup de coude à papa en lui disant : «combien tu me donnes si je vais le coucher ?». Papa répond «zzzzin piasss». La nuit porte conseil… certainement pas des conseils d’épargne hein P’a ?

C’est décidé, ma première langue parlée sera le serbo-croate avec un accent montagnais. Déjà je maîtrise de «agur» et le «mvoua» ou encore le «argwa». En apparence, le profane dira qu’il s’agit de sons plus que de mots, mais ces mots existent bel et bien ! Vous irez voir le site Web www.agur.com, super beau site aux allures rétros créé par mon ami Jan Van Wijk! Mvoua, je parle bien sûr de cette jolie localité du Gabon dont on peut voir une étonnante vue du ciel à cette adresse :
http://www.maplandia.com/gabon/wouleu-ntem/okano-mitzik/mvoua-mitana/
Remarquez l’urbanisme sophistiqué et simple à la fois, ouf ! Argwa, comme dans Argwa dans le Caucase évidemment. Mais ne vous en faites pas, je finirai par parler le français, l’anglais, l’espagnol et l’italien aussi. Ouin, ok, l’italien ça presse pas avant que je sois capable de marcher…

Bon je vous laisse, je m’en vais dehors manger tout le glaçage de gâteau qui est tombé du ciel aujourd’hui. Mmmm !

Opération Enfant-Émile

Salut la gang,

Depuis mon arrivée en ce monde, j’ai comme allumé sur une chose : si tu veux une bonne dose d’amour et d’attention, organise un Téléthon. J’ai donc décidé d’en organiser un. Je ne voulais pas m’encombrer de trucs secondaires comme des dons d’argent ou des spectacles de vedettes. Non, moi ce qui m’intéressait, c’était le côté «nuit blanche» du truc. Faque j’ai fait ça dans la nuit de vendredi à samedi dernier. Un franc succès ! Mes parents n’ont pas fermé l’œil de toute la nuit, enfin presque. Et côté amour et attention, un hit !

J’ai débuté mon opération en planifiant méticuleusement un vomissement en deux phases, question de changer de pyjama au moins 3 fois. Vous vous dites «hum, deux vomis pis 3 changements de pyjama, ça marche pas». Réponse : pompier !!! Ensuite, je me suis calmé un peu et quand je sentais mes parents un peu endormis, j’y allais du classique «10-couchette-loque humaine». Je mets 10 minutes à feindre de m’endormir dans les bras de papa, je suis ensuite transféré dans la couchette et je me réveille brutalement au moment précis où papa s’échoue sur le divan. J’ai fait ça je sais pu combien de fois. Vraiment tordant.

Passer une nuit blanche avec papa veut dire passer une nuit à regarder la télé et la nuit à la télé c’est assez poche. Bien sûr il y a CNN et parfois des films où l’on voit des madames avec pas de linge allaiter des monsieurs avec des moustaches, mais à part ça, ça se résume à une collection assez marquante d’infopubs. Et cette nuit là nous avons vu papa et moi ZE infopub de la mort. Le produit annoncé était une sorte de four rond en plastique qui cuit les aliments super rapidement. Ça s’appelle le BLAZE FLAVOR genre. Imaginez, on pouvait voir une pièce de viande grosse comme ça cuire en 3 secondes seulement. J’étais impressionné, mais papa m’a expliqué que le film était en accéléré pour faire une illustration dramatique du fonctionnement. Yé hot mon père non ? Bon c’est là que papa a été pris d’un malaise sévère. Il a réalisé que le monsieur qui annonçait le cuiseur fulgurant était nul autre que «MISTER-T» !!!!!!! Vous vous souvenez de Mister-T ? Un monsieur très bronzé comme Barlak Obada, rasé de chaque côté de la tête avec plein de colliers en or et avec une attitude de champion du monde de l’air bête. ***AVERTISSEMENT, LE PASSAGE SUIVANT RÉVÈLE L’ÂGE DE PAPA*** Papa m’expliquait que Mister-T était un acteur qui faisait partie de l’excellente émission The A-Team dans les années 80... Mais son rôle le plus marquant était certainement celui de Clubber Lang dans Rocky 3. Selon mon père, Rocky 3 est LE phare culturel par excellence. Oubliez les Citizen Kane, Taxi Driver, Le Parrain, 2001 l’Odyssée de l’espace ou même Cocktail, le film Fondamental avec un grand «f», c’est Rocky 3. Ce film est un condensé de leçons de vie qui, quand on réussit à les décoder, nous renseigne sur la nature humaine. On y voit Rocky faisant la belle vie et poursuivant une carrière de boxeur ponctuée de combats arrangés qui entretiennent artificiellement son image de champion. Puis un jour, les masques tombent et son entraîneur «Mickey» meurt. C’est alors qu’un certain Clubber Lang, un vrai boxeur méchant, lui lance un défi. Quand ça va mal… L’enjeu pour Rocky sera bien sûr de se reconnecter avec son vrai «soi» de boxeur pour pouvoir battre le méchant monsieur bronzé et rasé de la tête avec un pochoir.

Et bien, ce Clubber Lang, ce Mister-T, cet archétype de la méchanceté et de l’air bête, et bien il annonce maintenant… roulement de tambour… des patentes pour cuire des esti de poulets !! Avec le sourire en plus ! Papa n’en revenait tout simplement pas. Quand il était jeune, hum hum, il croyait vraiment que Mister-T était méchant. Il ne faisait pas encore la différence entre personnalité et individualité. Mister-T entretenait alors une image de dur, mais dans le fond (ah non j’ai dit «dans le fond», merde !) sa nature profonde était celle d’un homme de maison soucieux de faire cuire des aliments très rapidement.

Pendant que papa m’expliquait tout ça et qu’il me décryptait les leçons de vies à la con de Rocky 3, je sentais mes paupières devenir lourdes. Plus je l’écoutais, plus je ressentais une envie irrésistible de m’abandonner. Et puis, alors qu’on voyait les premiers rayons de soleil se frayer un chemin entre les lattes du store de la fenêtre du salon, je me suis endormi doucement dans ses bras, bien avant qu’il ait terminé son exposé de mongol.

À plus!

Barlak et Occupation double

Tourlou,

Hier matin à Québec, un monsieur frisé avec la shape de papa est allé voir un genre de barbu pour lui dire qu'il se présentait aux élections. Allllooooooo! C'est une journée trop tard. Les élections, c'était avant hier et c'est le monsieur très bronzé qui aime les vendredis qui a gagné. Ben oui il aime les vendredis je vous dis. Ça fait des mois qu'il crie «YES WEEKEND» devant plein de monde. D'ailleurs, avant hier soir, papa n'arrêtait pas de scander «BARLAK, BARLAK!!!» debout sur le divan. Je pensais qu'il était en colère parce que ça ressemblait à son langage bizarre de réparation de poêle. Mais non, il semblait content! Pas toujours facile à décoder mes parents...

Bon, je ne parlerai pas trop de papa. Je vais plutôt vous parler de maman... Je trouve qu'elle écoute des émissions de télé vraiment bizarres. L'émission la plus drôle est celle où ya des gars qui vivent dans une maison et qui font des activités avec des filles qui sont dans la maison voisine. D'après ce que j'en comprends, le jeu consiste à dire certaines phrases le plus rapidement possible, sinon c'est le ballottage.

Voici ces phrases :

1. «C'est fou hein? Plus que je passe du temps avec toi, plus que dans le fond j'apprends à te connaître»

2. «C'est le plus beau voyage de ma vie entouka» (juste après avoir dit : «c'est le premier vrai voyage de ma vie genre»)

3. «Té mon coup de coeur depuis le début»

4. «Lui dans le fond il joue pas la game»

5. «Elle, elle est super stratégique là dans le fond»

6. «Là soit franche, t'as tu frenché Christian?»

7. «Là soit franche, en quoi tu te déguises à l'allouiin?»

8. «Si on srait pas à l'émission genre, tu srais vraiment mon genre de gars dans le fond»

9. «Chu tanné de ta face condescendante genre, on est pas d'accord pis chte respecte là dedan moué»

10. «Le gars dans le fond qui doit nous quitter ce soir dans le fond, c'est un gars qu'on trouve que dans le fond qu'il est vraiment authentique vraiment là et qu'on aime dans le fond vraiment beaucoup»

Bon, j'ai peut-être l'air de taquiner subtilement maman, mais je me permets de le faire parce que je l'aime tellement. C'est une maman attentionnée, patiente, chaleureuse, divertissante et qui a manifestement beaucoup d'amour pour moi. Au début j'avais peur de la regarder dans les yeux, je pensais que ce bleu éclatant aurait pu être dangereux pour mes petits yeux, mais non! Au contraire, on s'y perd facilement et c'est tellement plaisant. J'essaie de dire à maman que je l'aime, mais tout ce que je suis capable de faire pour l'instant, c'est de pleurer (et de digérer...). Plate en maudit. Essayez vous autres de dire «Je t'aime» en braillant!

À bientôt!

La porte de poêle

Salut,

Bon, pendant que mon père est hypnotisé par CNN, je subtilise son ordi pour vous écrire à son insu. C'est que je dois absolument vous raconter que mon père a réparé la cuisinière chez nous il y a quelques jours.

Papa avait entrepris de faire un super pain de viande et en le mettant au four, l'élément du bas a pris feu et a rendu l'âme. Mon père est donc parti acheter un autre élément et a procédé au remplacement. Temps de l'opération : 6 minutes. Papa était fier. MAIS ! Papa avait retiré la porte de la cuisinière pour être plus à l'aise. Et bien, il a «gossé» (son expression) pendant plus d'une heure pour tenter de la remettre en place. Il a même consulté Youtube pour voir si yavait pas un ti-coune qui s'était filmé en train de retirer puis de replacer une porte de cuisinière afin de donner des trucs à d'autres ti-counes. SANS SUCCÈS! C'est à ce moment que le langage de papa s'est mis à changer. J'entendais des trucs qui sonnaient comme «pabarllak d'esi de tâliss de porte». Maman, elle, haussait des épaules très rapidement en faisant des bruits d'étouffement, mais avec le sourire.

Anyway, papa a finalement eu l'idée géniale, mais humiliante, d'appeler un vendeur d'électros et de lui demander : «si je va te voir, té tu bon pour me donner un cours de porte de poêle 101 ?» Le gars à l'autre bout du fil lui dit : «ben oui, mais amène ta porte» !!!!!!!!!!!! Imaginez ça, papa qui part de la maison... avec une porte de poêle! En passant devant le divan où maman retenait ses larmes, il lui fait signe de ne rien dire. Papa se rend donc au magasin mais, comble de malheur, la rue du magasin était en chantier, donc plein de détours bizarres pour y accéder. Après quelques contournements de cônes, papa arrive enfin au magasin et en se stationnant, il passe à un poil de tomber dans un énorme trou, le nez du camion avait d'ailleurs commencé à s'incliner et papa a dû faire marche arrière très rapidement avec un petit virage det'sour.

Papa entre dans le magasin. Fiou! pas un chat, juste le proprio en uniforme «one piece» du genre garagiste qui avait vu papa se stationner trop près du gros trou pis qui l'a vu sortir du char avec sa porte de poêle... C'est alors que papa y est allé d'un call de champion : «c'est moé qui vient d'appeler». Bravo! Comme si yavait 100 crétins par soir qui se pointaient là avec une porte de poêle. Le monsieur a aidé papa à «clancher» les pentures et lui a donné quelques instructions. Papa est rentré à la maison. Il a installé la porte en 3 secondes sans dire un mot et a pu enfin faire cuire son pabarllak de pain de viande!

Depuis ce jour, on a plus jamais reparlé de pain de viande à la maison.

Bon bin bonne nuit!


Émile
P.S. J'oubliais, j'ai remarqué que quand je fais des gaz, tout le monde me dit : ouuuiiiii!!! c'est beaaauuu!!!!! en me donnant des petites tapes d'encouragement dans le dos. Par contre, papa n'a pas droit à ce genre de considérations. J'ai bien peur que ça joue sur sa motivation.

Ambitions

Voici mes dernières photos. Mes parents capotent littéralement sur moi et ils disent que je suis la plus belle chose sur terre! Sont un peu gaga je pense, mais ils prennent tellement bien soin de moi. Faut dire que je suis pas tellement «du trouble». Bon je fais pas encore mes nuits, mais on fait de bonnes siestes en famille.

Eil, un coup que j'aime faire à papa (qui est responsable des changements de couches) c'est de faire mes besoins exactement 7 secondes après avoir eu une couche flambant neuve. Maudit que c'est drôle. Je peux bien le taquiner un peu, ça fait une semaine qu'il me casse les oreilles avec des leçons de piano et des choix de programmes au CEGEP. «Fais tes sciences pures, ça ouvre des portes» qu'il dit. J'y comprends strictement rien alors je le laisse parler en lui faisant un petit sourire involontaire.

Et puis maman a constaté récemment que mon arrivée en ce monde a fait en sorte que ses pieds sont maintenant plus grands! Je la connais pas encore foule bien, mais genre que je soupçonne qu'elle vient de s'inventer une bonne raison pour magasiner. Je risque donc de faire bientôt beaucoup de millage en poussette à Place Laurier!! Pas grave, parait que c'est une belle place pour rencontrer des filles.

Alors! Comme mes parents semblent bien adaptés à leur nouvelle routine, j'aimerais bien avoir de la visite!

L'arrivée à la maison

21 octobre 2008

Vous connaissez mon père, je viens d'arriver à la maison et déjà, j'ai mon adresse courriel!

Après un 11 jours de piqûres, de machines, de soluté et de visites de plein de personnes avec des costumes bizarres, je suis enfin arrivé à la maison. Je suis content d'être chez moi, mais je suis aussi content pour mes parents qui ont passé toutes leurs journées et leurs soirées à l'hôpital pendant ma convalescence.

Pour mon départ cet après-midi, mes parents m'ont d'abord placé dans mon char neuf à l'hôpital et ensuite ils m'ont déplacé dans leur auto sans que je ne sorte de mon siège. J'ai ensuite reculé jusqu'à la maison. Bizarre, mais c'est le fun en crime!

Mes parents font dire qu'ils vont prendre quelques jours pour s'habituer à leur nouvelle vie. Vous pourrez les appeler ensuite à la maison.

J'ai bien hâte de vous rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de vous!