Enfin vous vous dites hein?
Je sais, je me laisse un peu désirer mais j’ai été assez occupé depuis mon dernier mail. Et puis je ne suis à la maison que le soir et les weekends maintenant parce que j’ai commencé la garderie il y a quelques mois. La garderie c’est assez le fun. C’est un endroit où il y a des filles et des gars qui socialisent. Ça vous rappelle une émission de télé très populaire? Je dois dire qu’à mon arrivée à la garderie, j’avais un coup de cœur pour Marilou, mais je sens qu’elle est stratégique avec moi et qu’elle joue une game. Il y a aussi Charlotte qui est une fille super authentique. C’est fou, on dirait que plus que je passe du temps avec elle, plus que je la connais genre de plus en plus style. Hier, c’est moi qu’elle a choisi pour l’escapade en poussette double. Ça m’a permis de mieux la connaître et j’ai découvert une fille extraordinaire avec des super belles valeurs. Ya pas eu de rapprochement parce que tsé, j’étais dans le siège avant de la poussette et elle était dans le siège arrière. Anyway, je prends ça au jour le jour et même un jour à la fois parce que Charlotte est comme foule identifiée à Charles pis c’est ben correct comme ça. On verra bien à la prochaine élimination.
Retour sur la surprise ratée de mon papa pour l’anniversaire de maman. Vous vous souvenez? Oui oui le voyage à New York et tout. Et bien la découverte de la surprise n’était que le début d’une longue saga! Papa avait acheté les billets de U2 sur les zinternet et les billets qu’il avait reçus par Fedex étaient en fait des feuilles 8 ½ par 11 imprimées maison. Il avait donc un peu la chienne de s’être fait avoir. Après tout, qu’est-ce qui empêcherait n’importe qui d’imprimer genre 20 fois le même billet et de tous les vendre? Faque papa s’est mis à chercher des copies de ses propres billets sur les zinternet. Je sais, papa est tordu un peu des fois. À un moment donné papa est devenu tout blanc et instantanément bougonneux. AUCUN billet «usagé» à vendre. Hum, pas normal. Papa va voir le site Web officiel de U2. PAS DE SHOW À LA DATE INSCRITE SUR LES BILLETS DE PAPA! «Ça y est, je me suis fait rouler de 7 000$ !!» qu’il criait. En fouillant un peu plus, papa découvre que la date du spectacle avait tout simplement été changée pour le 23!! Ça posait un léger problème parce que l’arrivée à New York par jet limousine était prévue pour le 24! Mais c’était pas ça qui bouleversait papa. Il s’imaginait le scénario original qui prévoyait une surprise totale pour maman. Il s’imaginait en plus l’hypothèse où il n’aurait pas su que la date du spectacle avait été changée. Imaginez un peu la scène :
-Musique pimpante-
(Maman) Wow Martin, New York ?!
(Maman) T’es le roi des surprises! Le meilleur fiancé du monde!
(Papa avec un air de king) C’est pas tout chérie, vla deux billets pour U2.
(Maman) Wow Martin, U2, t’es vraiment le meilleur des meilleurs fiancés de l’univers !
-Musique solennelle-
Arrivée au Giants Stadium le 25 et innnnnnnnnnn! Pas un chat, les papiers qui roulent dans le vaste stationnement vide, les chaînes sur les portes du stade et une inscription qui dit que la date du show a été devancée au 23, comme dans : «vla deux jours looser…»
-Musique de film d’horreur-
FIN
Eil, une chance que papa est un peu parano et qu’il a découvert le truc assez d’avance! Finalement, mes parents ont devancé leur voyage, ils ont pu aller au spectacle et ils ont passé trois merveilleuses journées à NY.
J’ai essayé quelque chose d’intéressant en juillet dernier. J’ai pris un gros autobus avec des grandes planches de métal attachées de chaque côté. Je me disais que ça devait être intéressant parce que le monde fait la file trois fois avant de monter dans ce type de bus. Une première file où les gens donnent des grosses valises à des madames qui, franchement, sont plutôt indifférentes devant autant de générosité. J’imagine qu’elles s’habituzent à la longue et qu’elles se demandent pourquoi on leur donne toujours le même type de cadeau. Ensuite on fait une deuxième file où les gens enlèvent leurs chaussures et passent à travers un cadre de porte avec pas de porte. Ils prennent ensuite la position Jésus et se font chatouiller avec un petit bâton plate qui fait miiiimup. La troisième file, c’est pour monter dans le bus. Vous comprenez qu’après trois files, mes attentes étaient grandes. Et bien, patate. Je veux bien croire que nos routes sont pas belles, mais maudit que ça roule mal ces bus-là! Je me suis donc endormi rapido et j’ai fait un rêve étonnant et interminable. J’ai rêvé qu’on arrivait à une place où il y avait des édifices très hauts et très beaux, et où le monde parlait un langage très bizarre. Je n’y comprenais a-rien. Je ne comprenais même pas mes propres parents, sauf quand ils me parlaient à moi. J’entendais des choses comme : « Ouelcom tou chicago » ou « Skiouze mi, ouère is de Sirz tawoueur? » ou «O, dere is laike méchégen!» ou encore « tou granndé latté tougo plize ». C’était comme ça pendant 4 jours. Ensuite j’ai comme rêvé que je m’endormais encore dans l’autobus à planches. Quand je me suis réveillé, j’avais peur de ne pas l’être pour vrai et d’être encore dans le rêve tsé. C’est alors que papa a stationné le camion à deux pouces d’une fenêtre et qu’une madame lui a dit «quelle sauce avec les croquettes?». OUF! J’étais capable de comprendre la madame! Tout était redevenu normal!
Et puis faut bien que je vous parle de la pandémie de grippe H1N1. Au début je me disais, pas de troub, mon code postal à moi commence par G8Z4, donc ça ne m’affectera pas. Mais ça l’air que ce n’est pas le genre de maladie que tu reçois par la poste. Et bizarrement, tu vois ça à la télé, en même temps que nous au Québec on a la grippe H1N1, les anglophones eux ont le flu H1N1. Assez confusant comme dirait Pignon. C’est tellement mêlant que j’ai pas été vacciné pour la bonne affaire. Je jure que j’ai lu FLU sur la dose de vaccin qui m’a été administrée. À suivre, mais à date j’ai pas de diarrhée donc ça doit marcher, sauf que je demeure inquiet pour la grippe. Cette pandémie suscite bien des questions. On se fait vacciner ou non? C’est quoi ça un vaccin et à quoi ça sert? Dans le fond un vaccin, ça sert à faire en sorte que ton organisme puisse fabriquer des antéchrists. Si la vraie maladie se présente un jour, ton organisme lui dit alors : hey toi le virus, dégage! J’ai mes antéchrists et je suis déjà exorcisé. C’est donc très important d’aller se faire vacciner. Même que ménisque de la santé se met à genou chaque soir et prie le Bon Dieu pour que toute la population puisse être exorcisée avant les Fêtes.
La vaccination s’est quand même bien déroulée pour moi. Elles ont plein de trucs les infirmières. Elles commencent par sortir un tube avec une aiguille qui a l’air piquant. Et au lieu de te piquer le bras, ils piquent une sorte de petite fiole. Tu regardes ça et tu te dis : «hin! c’est ça une piqûre? J’ai rien senti». Et c’est à ce moment, alors que t’es confiant et parfaitement chill, que l’infirmière donne deux pichnottes sur le tube et te pique toi! OUCH! C’est donc à ça que ça sert les petites fioles marqué FLU dessus, pour faire diversion.
So long everybody!
Tellement long tout le monde!
jeudi 12 novembre 2009
mardi 7 juillet 2009
Cul-bas et Maikeul
Salut,
Faut je vous parle du voyage de mes parents à Cul-bas. En regardant leurs photos, j’ai réalisé que Cul-bas dans le fond ça fait un peu dur. Imaginez-vous donc que l’eau là-bas est verte. Pis pas un beau vert «fond de couche d’Émile» comme notre fleuve là, vert genre aqua. Ark ! Foule pollué ce pays. Croyez-le ou non, mes parents se sont même baignés dans cette eau ! Pas étonnant qu’ils soient revenus tout bruns de crasse ! En plus, c’est assez sévère à Cul-bas, tu peux même pas te faire des cafés, ni des drinks, ni de la bouffe, t’es obligé d’aller te faire servir aux bars ou au buffet comme tout le monde ! Ben tsé, c’est communiste Cul-bas, donc ça fait que les touristes ont comme pas le choix de vivre exactement comme les cul-bains. Une autre affaire qui est plate à Cul-bas c’est l’embargo américain. Imaginez, pas de Kentoké, pas de Starbox, pas de Mec Fleuri, pas de Beurgeur King, pas de Donne kin Dounot, et pas de Déré Kouin. Rien ! C’est quand même pas cool l’embargo. Les cul-bains, yon le droit de manger de la scrap eux aussi. À part ça, ya pas l’air d’avoir grand chose à faire à Cul-bas. Tu manges, tu vas t’étendre au soleil dans un étroit désert près de l’eau polluée, tu pognes kek mélanomes, pis mine de rien c’est l’heure du lunch. Tu manges, tu retournes au désert, 3-4 mélanomes plus tard, c’est l’heure du souper. Ensuite, pestak plus ou moins kétaine de madames qui dansent avec des grandes plumes sur la tête et dodo. Le lendemain… même affaire !!!! C’est la routine bouffe, désert, mélanomes, pestak, dodo TOUTE LA SEMAINE ! Plate à mort. Eil quand ton père est rendu à scier des barreaux de chaises brunes en bouttes de 7 pouces pis à les fumer, ça te donnes-tu une idée ? Maman par contre a eu pas mal de fun et elle a trouvé les cul-bains pas mal sympathiques. Cours de danse, aquagym, volley-ball de désert, elle était toujours partante. Super motivée. «Ça me fait pratiquer mon Espagnol» qu’elle disait. Ben oui…
Grosse nouveauté, je rampe. Stune grosse affaire tsé dans la vie d’un humain d’arriver à se déplacer de façon autonome. Maintenant quand j’échappe un jouet, je peux aller le chercher moi-même ! C’est beau P’a, resse assis chu correct, fouit, fouit, fouit (bruit de rampage). Dans le fond ramper, c’est un peu comme nager, tu fais aller tes bras pis tu glisses sur la bedaine. Je sais pas encore quoi faire de mes jambes par contre, faque je pédale comme dans le vide quand j’avance. Ça fait rire la galerie en attendant que je comprenne à quoi elles servent. On dirait que c’est l’inverse pour les grandes personnes. Ils se servent de leurs jambes pour se déplacer et ils savent pas trop quoi faire de leurs bras.
À part ça, j’ai passé un demi weekend tout seul avec papa dernièrement. Maman était partie avec sa vieille copine pour voir des pestaks de chansons à Tadoussac. C’est donc papa qui me gardait….. ffffrrrrouuuiiiittt !! (bruit d’une aiguille de tourne disque). Mais qu’est-ce que je viens de dire là moi ?! Papa hait ça quand on dit qu’il garde. Il ne garde pas, qu’il dit, ce sont les gardiennes qui gardent. Quand les mamans restent seules avec bébé, on ne dit pas qu’elles gardent, elles s’occupent tout simplement de leurs kids. Bon bin même affaire pour les papas. Cependant, papa écoeure le monde avec ça en reprenant tous ceux qui emploient le «G» word, ce qui fait que là, évidemment, tout le monde ne manque pas le taquiner avec ça en utilisant le mot interdit encore plus qu’à la normale. Finalement, papa aurait mieux fait de tenir ça mort son affaire de gardage... Anyway, on a eu ben du fun ce weekend-là. Papa s’était fixé comme objectif de m’emmener au-delà de son périmètre de confort (800 mètres autour de la maison). Tsé si je pleure, zioum, back tou the maison rapidos. Là, papa voulait faire un peu comme maman qui, elle, me trimbale un peu partout dans la ville sans crainte de crise, de pénurie de lait ou de couche, de réaction allergique mortelle, d’étouffement à mort, de noyade dans une flaque d’eau ou d’enlèvement par des extra terrestres. Faque papa m’a bouclé dans mon siège d’auto et on est parti vers le Vieux-Québec. Une fois la frontière psychologique du 800 mètres franchie, papa bomba le torse et se sentit triomphant comme ces navigateurs téméraires à qui on avait dit que la Terre était plate et qu’ils risquaient de tomber dans l’abîme s’ils s’aventuraient trop près de l’horizon. En cours de route, papa hésite : basse-ville ou Vieux-Québec ? Il opte finalement pour le «vieux». Moi tout ce temps-là je dors dans mon siège, zéro conscient de l’affaire du 800 mètres pis toutte là. Papa arrive dans le vieux et tente de se rendre au Séminaire pour s’y stationner. Impossible. Tout le vieux est bouclé et on demande aux automobilistes de faire plein de détours et d’attendre à des barrages. Il y avait ce jour-là une compétition de vélo dans le vieux. Finalement, ça a pris une bonne demi-heure à papa pour sortir de là et pour se rendre à son plan B : la basse-ville. Papa commençait à transpirer du bout du nez, signe d’une explosion imminente. On arrive enfin au stationnement de La Fabrique dans St-Roch. Papa gare le truck, sort la poussette, accroche mon sac à couches, défait mon attelage et m’installe dans la poussette. Au moment précis ou papa saisit les poignées de ma poussette pour nous entraîner dans une folle aventure, l’énorme nuage noir qui était juste au-dessus de nos têtes mit ses menaces à exécution. Des gouttes d’un litre et demi nous tombaient dessus. Moi je regardais ça et je me disais qu’il s’agissait là d’une excellente occasion pour partir une crise faim du monde. Ce que j’ai fait évidemment. Papa était aux anges… Heureusement, ça s’est calmé rapidement (la météo et papa) et on a passé un beau reste de journée. Comme d’habitude, nous avons eu droit à plusieurs sourires de madames. Et durant cette journée, papa a comme allumé sur un truc. Tout le monde nous dit deux choses quand on se promène ensemble : 1- Mais qu’est-ce qu’il est beau ce bébé, 2- Maudit qu’il ressemble à son père. Papa aime bien penser qu’il y a un lien logique entre ces deux énoncés.
Ah, pis on a eu un problème avec notre laveuse. Naaaa, je sais ce que vous vous dites. Non, papa ne s’est pas risqué à tenter de la réparer. Mais, il a appelé à la même place où il avait eu son cours de porte de poêle 101, vous vous souvenez ? Anyway, il appelle là-bas, il explique le problème, pis le lendemain un technicien vient chez nous. En arrivant à la maison le technicien dit à papa «Est-ce qu’on se connaît»? Papa répond sur un ton de champion mondial de pichenottes «Mouof, cht’allé à ton magasin genre une fois là, ché pu trop pourquoi, hum, hum, bon bin la laveuse est en bas». Le gars descend avec papa. Il commence à travailler et à un moment donné, le gars s’arrête tout bonnement et dit à papa : «spa toi qui est venu au magasin avec une porte de poêle et qui a passé à un cheveu de tomber dans un gros trou en parkant ton truck ?». Dur rappel d’une réparation qui se voulait, disons, élémentaire.
À part ça, j’ai connu ma première St-Jean Batisse et ma première fête de la confédération. On est drôle quand même nous autres hein ? En connaissez-vous beaucoup des peuples qui se chicanent à propos d’une fête ? Messemble que ça va pas ensemble. Ou bedon tu te chicanes, ou bedon tu fais la fête. Nous on fait les deux en même temps. Pis en plus on a deux fêtes en une semaine. Drôle de concept quand même. Je sais pas d’où ça vient. Peut-être qu’avant on avait une seule fête et qu’à un moment donné on a voulu les séparer? Est-ce que la première est une pratique pour la deuxième ou est-ce que la deuxième est un restant de la première ? En tout cas j’ai compris qu’à la première, ya des français et à la deuxième ya des anglais et des français. Les français peuvent participer à la deuxième sans problème, mais les anglais eux ne peuvent pas automatiquement participer à la première, à moins qu’ils soient bilingues et qu’ils sortent leur français. Par contre ceux qui parlent une autre langue que l’anglais et le français peuvent participer aux deux fêtes sans restriction. Un martien qui nous observe de loin doit-tu nous trouver ti-coune en crime ? Bon, on parle-tu d’autre chose ? Avez-vous vu Barlack Obama tuer une mouche d’une claque vive comme l’éclair ? Yé hot pareil. Il a l’air présidentiel, gracieux et Commander in Chief jusque dans sa façon de faire mal à une mouche… Allez voir ça
Papa l’a vraiment pas avec les surprises. Sa dernière tentative : organiser secrètement un voyage à New York pour maman à l’occasion de son anniversaire. Papa avait pris soin d’imposer une interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit pour éviter que maman puisse trouver des indices. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait avoir un passeport valide au moment de sa fête. Tout allait bien, tout était booké, alors papa a levé l’interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit. Et puis, il y a quelques jours, un compte arrive. Maman s’exclame un peu en voyant le solde, mais elle omet de procéder à l’analyse des transactions. Papa, au lieu d’y voir une faveur du destin, entreprend lui-même l’analyse… EN PRÉSENCE DE MADAME! Il ne se doutait de rien le pauvre. Et puis PAF ! Maman découvre le pot aux roses :
WALDORF ASTORIA (3 nuits)…………………. 15 959,45 $
(le nom de l’hôtel et le montant sont fictifs et visent à augmenter l’effet dramatique de l’histoire)
À la décharge de papa, le fait que ce montant apparaisse sur ce compte est le résultat d’une erreur de l’agence de voyage. Donc à ceux qui étaient au courant de la surprise de maman, bin elle sait tout ; la destination, le moyen de transport, le concert, le carrosse en or, le chemin de pétales, le gâteau géant, la parade, le clip vidéo diffusé à Times Square, la danse du Naked Cowboy, le bal costumé, les cours de danse, l’aquagym, le volley-ball de désert, tout ! Enfin, pas tout quand même. Papa ne lui a pas dit que vous serez tous présents à New York le 26 septembre pour le brunch. Un petit rappel, ça se passe chez Juniors sur la 45e rue entre Broadway et la 8e avenue. Nous arriverons vers 11h.
Je vous laisse en vous parlant de la mort de Maikeul Jaksen. Maikeul Jaksen, c’est le monsieur qui ressemble à une madame maigre avec une perruque noire et un mauvais masque d’alouine en papier mâché. Ne me dites pas que vous pensez que c’est sa vraie face ! Vous regarderez attentivement son nez, ça paraît foule que c’est un masque. Anyway, j’écoute sans cesse la myriade de reportages sur sa vie qui passent en boucle à CNN et je comprends toujours pas pourquoi on y voit si souvent des images du chanteur noir tsé là qui marchait à l’envers et qui a fait un tabac dans les années 80 avec l’album Trilleur. Ça doit être le meilleur ami du défunt. Son nom m’échappe… Prince ? Tsé c’est quand même plate, on voit des vieux clips du chanteur noir, ça rappelle des souvenirs, pis on en vient quasiment à oublier le monsieur avec un masque qui vient de mourir.
Faut je vous parle du voyage de mes parents à Cul-bas. En regardant leurs photos, j’ai réalisé que Cul-bas dans le fond ça fait un peu dur. Imaginez-vous donc que l’eau là-bas est verte. Pis pas un beau vert «fond de couche d’Émile» comme notre fleuve là, vert genre aqua. Ark ! Foule pollué ce pays. Croyez-le ou non, mes parents se sont même baignés dans cette eau ! Pas étonnant qu’ils soient revenus tout bruns de crasse ! En plus, c’est assez sévère à Cul-bas, tu peux même pas te faire des cafés, ni des drinks, ni de la bouffe, t’es obligé d’aller te faire servir aux bars ou au buffet comme tout le monde ! Ben tsé, c’est communiste Cul-bas, donc ça fait que les touristes ont comme pas le choix de vivre exactement comme les cul-bains. Une autre affaire qui est plate à Cul-bas c’est l’embargo américain. Imaginez, pas de Kentoké, pas de Starbox, pas de Mec Fleuri, pas de Beurgeur King, pas de Donne kin Dounot, et pas de Déré Kouin. Rien ! C’est quand même pas cool l’embargo. Les cul-bains, yon le droit de manger de la scrap eux aussi. À part ça, ya pas l’air d’avoir grand chose à faire à Cul-bas. Tu manges, tu vas t’étendre au soleil dans un étroit désert près de l’eau polluée, tu pognes kek mélanomes, pis mine de rien c’est l’heure du lunch. Tu manges, tu retournes au désert, 3-4 mélanomes plus tard, c’est l’heure du souper. Ensuite, pestak plus ou moins kétaine de madames qui dansent avec des grandes plumes sur la tête et dodo. Le lendemain… même affaire !!!! C’est la routine bouffe, désert, mélanomes, pestak, dodo TOUTE LA SEMAINE ! Plate à mort. Eil quand ton père est rendu à scier des barreaux de chaises brunes en bouttes de 7 pouces pis à les fumer, ça te donnes-tu une idée ? Maman par contre a eu pas mal de fun et elle a trouvé les cul-bains pas mal sympathiques. Cours de danse, aquagym, volley-ball de désert, elle était toujours partante. Super motivée. «Ça me fait pratiquer mon Espagnol» qu’elle disait. Ben oui…
Grosse nouveauté, je rampe. Stune grosse affaire tsé dans la vie d’un humain d’arriver à se déplacer de façon autonome. Maintenant quand j’échappe un jouet, je peux aller le chercher moi-même ! C’est beau P’a, resse assis chu correct, fouit, fouit, fouit (bruit de rampage). Dans le fond ramper, c’est un peu comme nager, tu fais aller tes bras pis tu glisses sur la bedaine. Je sais pas encore quoi faire de mes jambes par contre, faque je pédale comme dans le vide quand j’avance. Ça fait rire la galerie en attendant que je comprenne à quoi elles servent. On dirait que c’est l’inverse pour les grandes personnes. Ils se servent de leurs jambes pour se déplacer et ils savent pas trop quoi faire de leurs bras.
À part ça, j’ai passé un demi weekend tout seul avec papa dernièrement. Maman était partie avec sa vieille copine pour voir des pestaks de chansons à Tadoussac. C’est donc papa qui me gardait….. ffffrrrrouuuiiiittt !! (bruit d’une aiguille de tourne disque). Mais qu’est-ce que je viens de dire là moi ?! Papa hait ça quand on dit qu’il garde. Il ne garde pas, qu’il dit, ce sont les gardiennes qui gardent. Quand les mamans restent seules avec bébé, on ne dit pas qu’elles gardent, elles s’occupent tout simplement de leurs kids. Bon bin même affaire pour les papas. Cependant, papa écoeure le monde avec ça en reprenant tous ceux qui emploient le «G» word, ce qui fait que là, évidemment, tout le monde ne manque pas le taquiner avec ça en utilisant le mot interdit encore plus qu’à la normale. Finalement, papa aurait mieux fait de tenir ça mort son affaire de gardage... Anyway, on a eu ben du fun ce weekend-là. Papa s’était fixé comme objectif de m’emmener au-delà de son périmètre de confort (800 mètres autour de la maison). Tsé si je pleure, zioum, back tou the maison rapidos. Là, papa voulait faire un peu comme maman qui, elle, me trimbale un peu partout dans la ville sans crainte de crise, de pénurie de lait ou de couche, de réaction allergique mortelle, d’étouffement à mort, de noyade dans une flaque d’eau ou d’enlèvement par des extra terrestres. Faque papa m’a bouclé dans mon siège d’auto et on est parti vers le Vieux-Québec. Une fois la frontière psychologique du 800 mètres franchie, papa bomba le torse et se sentit triomphant comme ces navigateurs téméraires à qui on avait dit que la Terre était plate et qu’ils risquaient de tomber dans l’abîme s’ils s’aventuraient trop près de l’horizon. En cours de route, papa hésite : basse-ville ou Vieux-Québec ? Il opte finalement pour le «vieux». Moi tout ce temps-là je dors dans mon siège, zéro conscient de l’affaire du 800 mètres pis toutte là. Papa arrive dans le vieux et tente de se rendre au Séminaire pour s’y stationner. Impossible. Tout le vieux est bouclé et on demande aux automobilistes de faire plein de détours et d’attendre à des barrages. Il y avait ce jour-là une compétition de vélo dans le vieux. Finalement, ça a pris une bonne demi-heure à papa pour sortir de là et pour se rendre à son plan B : la basse-ville. Papa commençait à transpirer du bout du nez, signe d’une explosion imminente. On arrive enfin au stationnement de La Fabrique dans St-Roch. Papa gare le truck, sort la poussette, accroche mon sac à couches, défait mon attelage et m’installe dans la poussette. Au moment précis ou papa saisit les poignées de ma poussette pour nous entraîner dans une folle aventure, l’énorme nuage noir qui était juste au-dessus de nos têtes mit ses menaces à exécution. Des gouttes d’un litre et demi nous tombaient dessus. Moi je regardais ça et je me disais qu’il s’agissait là d’une excellente occasion pour partir une crise faim du monde. Ce que j’ai fait évidemment. Papa était aux anges… Heureusement, ça s’est calmé rapidement (la météo et papa) et on a passé un beau reste de journée. Comme d’habitude, nous avons eu droit à plusieurs sourires de madames. Et durant cette journée, papa a comme allumé sur un truc. Tout le monde nous dit deux choses quand on se promène ensemble : 1- Mais qu’est-ce qu’il est beau ce bébé, 2- Maudit qu’il ressemble à son père. Papa aime bien penser qu’il y a un lien logique entre ces deux énoncés.
Ah, pis on a eu un problème avec notre laveuse. Naaaa, je sais ce que vous vous dites. Non, papa ne s’est pas risqué à tenter de la réparer. Mais, il a appelé à la même place où il avait eu son cours de porte de poêle 101, vous vous souvenez ? Anyway, il appelle là-bas, il explique le problème, pis le lendemain un technicien vient chez nous. En arrivant à la maison le technicien dit à papa «Est-ce qu’on se connaît»? Papa répond sur un ton de champion mondial de pichenottes «Mouof, cht’allé à ton magasin genre une fois là, ché pu trop pourquoi, hum, hum, bon bin la laveuse est en bas». Le gars descend avec papa. Il commence à travailler et à un moment donné, le gars s’arrête tout bonnement et dit à papa : «spa toi qui est venu au magasin avec une porte de poêle et qui a passé à un cheveu de tomber dans un gros trou en parkant ton truck ?». Dur rappel d’une réparation qui se voulait, disons, élémentaire.
À part ça, j’ai connu ma première St-Jean Batisse et ma première fête de la confédération. On est drôle quand même nous autres hein ? En connaissez-vous beaucoup des peuples qui se chicanent à propos d’une fête ? Messemble que ça va pas ensemble. Ou bedon tu te chicanes, ou bedon tu fais la fête. Nous on fait les deux en même temps. Pis en plus on a deux fêtes en une semaine. Drôle de concept quand même. Je sais pas d’où ça vient. Peut-être qu’avant on avait une seule fête et qu’à un moment donné on a voulu les séparer? Est-ce que la première est une pratique pour la deuxième ou est-ce que la deuxième est un restant de la première ? En tout cas j’ai compris qu’à la première, ya des français et à la deuxième ya des anglais et des français. Les français peuvent participer à la deuxième sans problème, mais les anglais eux ne peuvent pas automatiquement participer à la première, à moins qu’ils soient bilingues et qu’ils sortent leur français. Par contre ceux qui parlent une autre langue que l’anglais et le français peuvent participer aux deux fêtes sans restriction. Un martien qui nous observe de loin doit-tu nous trouver ti-coune en crime ? Bon, on parle-tu d’autre chose ? Avez-vous vu Barlack Obama tuer une mouche d’une claque vive comme l’éclair ? Yé hot pareil. Il a l’air présidentiel, gracieux et Commander in Chief jusque dans sa façon de faire mal à une mouche… Allez voir ça
Papa l’a vraiment pas avec les surprises. Sa dernière tentative : organiser secrètement un voyage à New York pour maman à l’occasion de son anniversaire. Papa avait pris soin d’imposer une interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit pour éviter que maman puisse trouver des indices. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait avoir un passeport valide au moment de sa fête. Tout allait bien, tout était booké, alors papa a levé l’interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit. Et puis, il y a quelques jours, un compte arrive. Maman s’exclame un peu en voyant le solde, mais elle omet de procéder à l’analyse des transactions. Papa, au lieu d’y voir une faveur du destin, entreprend lui-même l’analyse… EN PRÉSENCE DE MADAME! Il ne se doutait de rien le pauvre. Et puis PAF ! Maman découvre le pot aux roses :
WALDORF ASTORIA (3 nuits)…………………. 15 959,45 $
(le nom de l’hôtel et le montant sont fictifs et visent à augmenter l’effet dramatique de l’histoire)
À la décharge de papa, le fait que ce montant apparaisse sur ce compte est le résultat d’une erreur de l’agence de voyage. Donc à ceux qui étaient au courant de la surprise de maman, bin elle sait tout ; la destination, le moyen de transport, le concert, le carrosse en or, le chemin de pétales, le gâteau géant, la parade, le clip vidéo diffusé à Times Square, la danse du Naked Cowboy, le bal costumé, les cours de danse, l’aquagym, le volley-ball de désert, tout ! Enfin, pas tout quand même. Papa ne lui a pas dit que vous serez tous présents à New York le 26 septembre pour le brunch. Un petit rappel, ça se passe chez Juniors sur la 45e rue entre Broadway et la 8e avenue. Nous arriverons vers 11h.
Je vous laisse en vous parlant de la mort de Maikeul Jaksen. Maikeul Jaksen, c’est le monsieur qui ressemble à une madame maigre avec une perruque noire et un mauvais masque d’alouine en papier mâché. Ne me dites pas que vous pensez que c’est sa vraie face ! Vous regarderez attentivement son nez, ça paraît foule que c’est un masque. Anyway, j’écoute sans cesse la myriade de reportages sur sa vie qui passent en boucle à CNN et je comprends toujours pas pourquoi on y voit si souvent des images du chanteur noir tsé là qui marchait à l’envers et qui a fait un tabac dans les années 80 avec l’album Trilleur. Ça doit être le meilleur ami du défunt. Son nom m’échappe… Prince ? Tsé c’est quand même plate, on voit des vieux clips du chanteur noir, ça rappelle des souvenirs, pis on en vient quasiment à oublier le monsieur avec un masque qui vient de mourir.
lundi 27 avril 2009
Fidèle
Comme disent les asthmatiques aux aveugles, lung time no see ! C’est que papa a monopolisé tous les ordis de la maison pendant un bout parce qu’il travaillait sur un truc.
Ça y est, je prends le biberon maintenant, et papa est même capable de me le donner sans étirer les camisoles de maman. J’ai boudé un bout, mais à un moment donné je me suis dit qu’il fallait bien que je devienne un peu plus mature. J’ai 6 mois quand même. Ah, pis je mange des céréales aussi. Ça goûte pas pire ce genre de bouette beige à saveur de riz, mais je peux pas dire que j’en suis fou. Mon truc pour en manger le moins possible : je bouge la tête vigoureusement quand papa s’approche avec la cuillère. Tout ce que j’ai dans la face, bin j’ai pas à le manger parce que ça va directement dans la petite débarbouillette bleu pourdre. Futé non ? Quand papa me voit avec ma magnifique bavette qui a l’air d’un plastron d’arbitre de baseball et avec ma face couverte de céréale, il me lâche un call du genre : «innn ! Émile, t’as tu pogné un contrat de cloune ?». On a ben du fun avec les céréales, mais j’ai hâte de passer aux Capitaine Crouche.
À part ça j’ai un nouveau trip, j’essaie de vider mon petit bain en plastique en flacottant bain énergiquement avec mes pieds et mes mains. C’est bain le fun mais quand le bain est terminé, il y a de l’eau partout dans la salle de bain. À l’avenir, mes parents vont mettre le bain dans le bain. Bain, dit comme ça, ça sonne comme une redondance de «bain», mais je veux dire mon bain en plastique dans le grand bain de mes parents. Bain compliqué…
Je crois que mon père est devenu hypocondriaque. Il est absolument certain qu’il va bientôt attraper une maladie grave. Une maladie incurable qui s’appelle le karantan. Il répète constamment «Je vais avoir le karantan. Ça s’en vient. Eil karantan sibolle!». En tout cas ça a un drôle d’effet sur lui. Exemple, il s’est mis à utiliser l’espèce d’appareil sur lequel on peut monter et faire du ski de fond dans les airs. J’étais intrigué de voir à quoi servait cet appareil. Je pensais naïvement que c’était une sorte de paratonnerre mais pour la poussière (j’écoute trop d’infopub je pense). Anyway, papa monte là-dessus CHAQUE MAUDIT SOIR en écoutant de la musique boum boum. C’est soit la peur de la maladie ou bedon le printemps qui le motive. Chose certaine, son ti «banc de neige» commence à fondre un peu…
À part ça ya une nouvelle téléréalité pour maman, qui est actuellement en deuil d’Occupation double. Ça s’appelle «La Collection». Le concept est assez simple. Plein de candidats sont filmés pendant qu’ils fabriquent des vêtements. Ça l’air passionnant dans les publicités. On y entend le narrateur qui dit avec sa voix de j’essaie-de-m’exclamer-mais-en-parlant-tout-bas : «une grande aventure humaine» et tout de suite après on voit un clip où une candidate lâche «j’ai cassé 5 aiguilles»… Ouf ! ça s’annonce poignant et dramatique. J’imagine qu’au lieu des «ya tu eu des rapprochements ?» ou «té mon coup de cœur» ou «toi té une fille vraiment vraie et authentique» qu’on avait l’habitude d’entendre à Occupation double, on va entendre des «toi t’es cousue de fil blanc» ou «ce n’est qu’un tissus de mensonge» ou «bin si le chapeau te fait, mets-le» ou «je vais en découdre avec lui» ou «ici, c’est moi le patron» ou «les dés sont pipés» ou «on jasait comme ça pis de fil en aiguille, tsé veux dire» ou mon préféré «eil eeeee ça te tenterait pas de te mettre du déo ? Tu sens l’huile de moulin à coudre». À suivre, mais moi ça me gêne un peu de voir que nous les occidentaux on se mêle de fabriquer des vêtements. Il faut penser aux conséquences de ça. Faut réaliser que le linge confectionné ici bin on l’importe pas de Chine, ce qui prive les jeunes de 12 ans d’un emploi. Ça me brise le cœur juste d’y penser. Ils vont faire quoi ces jeunes ? Passer du temps en famille ? S’amuser avec leurs camarades? Ou pire, aller à l’école ?
Mes parents s’en vont à Cul-bas dans quelques semaines. Eil, Cul-bas, tu parles d’un nom de pays pas vendeur. C’est quoi le deal? Il y a un embargo sur les chaises et tout le monde est assis à terre ? Ou bedon c’est tout simplement que les cul-bains ont de très petites jambes? Le pire c’est qu’il y a une région qui s’appelle le «Centre de Cul-Bas». Alloooo !?, «CENTRE de CUL-bas», ça sonne tu champion à votre goût ça comme nom de… région? Autant dire que c’est le trou de Cul-bas ! Bon pis c’est pas tout, leur ancien chef s’appelle Fidèle Castro. Wierd un peu quand même d’avoir un adjectif comme prénom. Tsé, c’est un peu comme si je m’appelais Dynamique Boucher. À moins que ce soit son nom scout ? Fidèle étant la quête de sa vie et Castro étant son état actuel. Ça expliquerait le fait qu’il est séparé de ses gosses. Ben oui, une de ses filles réside maintenant en Floride. Quoi ? Bin non !! Je voulais dire «ses gosses» dans le sens de «ses enfants» voyons ! Anyway, ça dénote que les cul-bains ont une relation particulière avec «la chose». Il paraît que ceux qui sont trop tannants avec ça sont envoyés à un endroit qui s’appelle la Baie des cochons. Fou hein ? Même Kennedy, qui avait une solide réputation à propos de «la chose», a choisi la Baie des cochons pour son débarquement en 1961! Mes parents vont pas là eux. D’après ce que j’ai entendu, ils vont à Toutinclukatétoil. Ils ont songé à aller à une autre belle place qui s’appelle Guantanamo, mais ils n’étaient pas chauds à l’idée de porter un onepiece jaune arange avec menottes aux mains et aux pieds. Et les étoiles pour ce genre d’établissements, c’est pas une cote, c’est ce que tu vois dans ta tête si tu coopères pas avec les monsieurs en habit de forêt. Même si ya des touristes qui sont là depuis un bon 7 ans non-stop, ça vraiment pas l’air le fun. C’est pour ça que ça va fermer bientôt j’imagine.
Ça y est, je prends le biberon maintenant, et papa est même capable de me le donner sans étirer les camisoles de maman. J’ai boudé un bout, mais à un moment donné je me suis dit qu’il fallait bien que je devienne un peu plus mature. J’ai 6 mois quand même. Ah, pis je mange des céréales aussi. Ça goûte pas pire ce genre de bouette beige à saveur de riz, mais je peux pas dire que j’en suis fou. Mon truc pour en manger le moins possible : je bouge la tête vigoureusement quand papa s’approche avec la cuillère. Tout ce que j’ai dans la face, bin j’ai pas à le manger parce que ça va directement dans la petite débarbouillette bleu pourdre. Futé non ? Quand papa me voit avec ma magnifique bavette qui a l’air d’un plastron d’arbitre de baseball et avec ma face couverte de céréale, il me lâche un call du genre : «innn ! Émile, t’as tu pogné un contrat de cloune ?». On a ben du fun avec les céréales, mais j’ai hâte de passer aux Capitaine Crouche.
À part ça j’ai un nouveau trip, j’essaie de vider mon petit bain en plastique en flacottant bain énergiquement avec mes pieds et mes mains. C’est bain le fun mais quand le bain est terminé, il y a de l’eau partout dans la salle de bain. À l’avenir, mes parents vont mettre le bain dans le bain. Bain, dit comme ça, ça sonne comme une redondance de «bain», mais je veux dire mon bain en plastique dans le grand bain de mes parents. Bain compliqué…
Je crois que mon père est devenu hypocondriaque. Il est absolument certain qu’il va bientôt attraper une maladie grave. Une maladie incurable qui s’appelle le karantan. Il répète constamment «Je vais avoir le karantan. Ça s’en vient. Eil karantan sibolle!». En tout cas ça a un drôle d’effet sur lui. Exemple, il s’est mis à utiliser l’espèce d’appareil sur lequel on peut monter et faire du ski de fond dans les airs. J’étais intrigué de voir à quoi servait cet appareil. Je pensais naïvement que c’était une sorte de paratonnerre mais pour la poussière (j’écoute trop d’infopub je pense). Anyway, papa monte là-dessus CHAQUE MAUDIT SOIR en écoutant de la musique boum boum. C’est soit la peur de la maladie ou bedon le printemps qui le motive. Chose certaine, son ti «banc de neige» commence à fondre un peu…
À part ça ya une nouvelle téléréalité pour maman, qui est actuellement en deuil d’Occupation double. Ça s’appelle «La Collection». Le concept est assez simple. Plein de candidats sont filmés pendant qu’ils fabriquent des vêtements. Ça l’air passionnant dans les publicités. On y entend le narrateur qui dit avec sa voix de j’essaie-de-m’exclamer-mais-en-parlant-tout-bas : «une grande aventure humaine» et tout de suite après on voit un clip où une candidate lâche «j’ai cassé 5 aiguilles»… Ouf ! ça s’annonce poignant et dramatique. J’imagine qu’au lieu des «ya tu eu des rapprochements ?» ou «té mon coup de cœur» ou «toi té une fille vraiment vraie et authentique» qu’on avait l’habitude d’entendre à Occupation double, on va entendre des «toi t’es cousue de fil blanc» ou «ce n’est qu’un tissus de mensonge» ou «bin si le chapeau te fait, mets-le» ou «je vais en découdre avec lui» ou «ici, c’est moi le patron» ou «les dés sont pipés» ou «on jasait comme ça pis de fil en aiguille, tsé veux dire» ou mon préféré «eil eeeee ça te tenterait pas de te mettre du déo ? Tu sens l’huile de moulin à coudre». À suivre, mais moi ça me gêne un peu de voir que nous les occidentaux on se mêle de fabriquer des vêtements. Il faut penser aux conséquences de ça. Faut réaliser que le linge confectionné ici bin on l’importe pas de Chine, ce qui prive les jeunes de 12 ans d’un emploi. Ça me brise le cœur juste d’y penser. Ils vont faire quoi ces jeunes ? Passer du temps en famille ? S’amuser avec leurs camarades? Ou pire, aller à l’école ?
Mes parents s’en vont à Cul-bas dans quelques semaines. Eil, Cul-bas, tu parles d’un nom de pays pas vendeur. C’est quoi le deal? Il y a un embargo sur les chaises et tout le monde est assis à terre ? Ou bedon c’est tout simplement que les cul-bains ont de très petites jambes? Le pire c’est qu’il y a une région qui s’appelle le «Centre de Cul-Bas». Alloooo !?, «CENTRE de CUL-bas», ça sonne tu champion à votre goût ça comme nom de… région? Autant dire que c’est le trou de Cul-bas ! Bon pis c’est pas tout, leur ancien chef s’appelle Fidèle Castro. Wierd un peu quand même d’avoir un adjectif comme prénom. Tsé, c’est un peu comme si je m’appelais Dynamique Boucher. À moins que ce soit son nom scout ? Fidèle étant la quête de sa vie et Castro étant son état actuel. Ça expliquerait le fait qu’il est séparé de ses gosses. Ben oui, une de ses filles réside maintenant en Floride. Quoi ? Bin non !! Je voulais dire «ses gosses» dans le sens de «ses enfants» voyons ! Anyway, ça dénote que les cul-bains ont une relation particulière avec «la chose». Il paraît que ceux qui sont trop tannants avec ça sont envoyés à un endroit qui s’appelle la Baie des cochons. Fou hein ? Même Kennedy, qui avait une solide réputation à propos de «la chose», a choisi la Baie des cochons pour son débarquement en 1961! Mes parents vont pas là eux. D’après ce que j’ai entendu, ils vont à Toutinclukatétoil. Ils ont songé à aller à une autre belle place qui s’appelle Guantanamo, mais ils n’étaient pas chauds à l’idée de porter un onepiece jaune arange avec menottes aux mains et aux pieds. Et les étoiles pour ce genre d’établissements, c’est pas une cote, c’est ce que tu vois dans ta tête si tu coopères pas avec les monsieurs en habit de forêt. Même si ya des touristes qui sont là depuis un bon 7 ans non-stop, ça vraiment pas l’air le fun. C’est pour ça que ça va fermer bientôt j’imagine.
lundi 2 mars 2009
La championne de l'allaitement
Ça y est, mes parents sont déjà tannés de me voir la face. Ils vont me clairer, je le sens et j’ai des preuves. Je suis tombé sur une longue liste de noms de garderies avec des mentions comme «laissé message», «inscrit sur la liste d’attente», «pas de place avant 2034», «madame bête au boutte», «trop loin», «renouveler l’inscription dans 6 mois», «pas de programme éducatif». La liste doit faire au moins 4 pages recto verso, je pense que c’est assez sérieux le truc. Crime je sais pas ce que j’ai fait de pas correct ! Pourtant, quand je leur fais des sourires j’entends claquer leurs genoux. Bon, je leur ai donné un tite frousse à ma naissance et pis des fois, je dis bien des fois, je «déborde» de ma couche ou je «besogne» entre deux couches, mais messemble que c’est pas des raisons pour me foutre à la porte ! Je vais essayer de leur faire 2-3 nuits complètes, peut-être qu'ils vont changer d’idée.
J’ai eu ma deuxième injection de vaccin anti gastro. Les jours qui suivent l’administration de mon vaccin sont critiques. Mes parents doivent faire très attention au contenu solide de mes couches parce qu’un contact risque de leur transmettre la gastro. Celle-là va falloir qu’on me l’explique. Pourquoi un truc qui me protège moi contre la gastro risque de donner la gastro à d’autres. Finalement, personne n’a été malade. Fiou !
Eil, je suis déjà rendu à 47 652 kilomètres avec ma poussette ! Je suis un peu inquiet parce que je veux pas trop mettre de millage dessus, histoire d’avoir une bonne valeur de revente. En plus j’ai dit à mon assureur que je ne faisais que 30 000 km par année. S’il m’arrivait quelque chose, je pense que je pourrais être dans la merde, bin être dans la merdre, façon de parler hein ? Ya deux raisons pour mon millage élevé : Place Laurier et le Chick Magnet Poussette Power. Bon, Place Laurier ça se conçoit bien (salut M’an), mais le Chick Magnet Poussette Power est assez particulier. Quand on fait une randonnée en famille. Papa insiste toujours pour conduire ma poussette et pour faire plein de détours. «On marche, ça fait du bien» qu’il dit. Phénomène assez spécial, toutes les madames qu’on croise nous servent à papa et à moi un large sourire avec la tête légèrement inclinée. Papa aime tellement ça que des fois il promène la poussette avec juste une couverte en motton dedans.
Autour de la Saint-Valentin, on a eu des problèmes de télé. Des fois, sans avertissement, l’image se mettait à sauter et la seule façon de pallier à la situation était de pratiquer une intervention qui requiert des connaissances fines en électronique. On donnait une tite tape à un endroit très précis sur le côté de la télé et l’image se stabilisait. Quand le problème survenait, mon père bondissait du divan en criant «men occupe !» et il vargait sur la télé avec une intensité étonnante. Au bout de quelques semaines, grosse surprise, la télé a rendu l’âme complètement. Le règne de la télé à tube cathodique était terminé. Le silence, la peine et le désarroi envahirent alors le château Le Mercier. Plus d’infopub sur le Toby, plus de Providence, plus de Store Académie, plus de Décore ta vie, plus de CNN. La situation était invivable et notre famille avait cruellement besoin d’un message d’espoir. C’est alors que papa convoqua la famille pour lui proposer son plan de relance. «Mes amis, aujourd’hui nous faisons l’histoire ensemble. Nous avons besoin d’un nouveau départ. Nous devons être mieux outillés pour relever les défis du 21e siècle. Ne demandez pas ce que vous pouvez faire sans télé, demandez ce qu’une télé flambant neuve peut faire pour vous !!». Papa sortit ensuite de la maison en saluant la foule massée dans la rue où son discours était retransmis sur écran géant. Il s’engouffra dans le camion et partit vers une destination gardée secrète pour des raisons évidentes de sécurité familiale. Une heure plus tard, papa est revenu à la maison avec une énorme boîte plate. En entrant dans la maison, il cria : «chérie j’ai achdé une télé achdée !» (papa avait un ti-rhume). Quoi ? Tout ça pour une télé déjà achtée ? Son plan parlait pourtant d’une télé flambant neuve!! Papa sortit ensuite la nouvelle télé de la boîte et, quelle surprise, elle était mince comme ça ! Crime, impossible que tous les postes qu’on avait dans l’ancienne télé puissent entrer dans la nouvelle. Pas assez de place c’est certain ! Anyway, je sais pas si on a le même nombre de poste, mais je sais que notre nouvelle télé semble avoir un plus grand pouvoir hypnotique sur papa. Sa sécrétion de bave a aussi augmenté de 15%, et l’IBF (indice de bonheur familial) a bondi de 5%. Maman et moi, on voit pas bin bin de différence avec l’ancienne télé sauf pour l’écran qui est plus grand. Il reste qu’une infopub sur le Magic Bullet Blender sur une télé achdée, ça reste une infopub sur le Magic Bullet Blender… Mais bon, on va écouter papa et on va se forcer à devenir plus heureux. Et rassurez-vous, cette crise majeure n’a pas empêché papa de souligner la Saint-Valentin comme il se doit !
Je vous laisse en vous racontant un truc assez troublant. Depuis quelques semaines, Mon père essaie de me faire boire au moins une fois par jour en me présentant un faux bout de sein en cayoutchou vissé à une bouteille en pléstique. Je comprends que Jinny était capable de devenir full miniature pis qu’elle pouvait entrer dans une tite bouteille, mais je sais bien que ça se peut pas dans la vraie vie, faque papa me fera pas pogner que maman est capable de devenir une bouteille. No Way ! Alors quand je le vois arriver avec sa bouteille pis ses «Bin oui hein ? Du bon lait hein ?», je refuse carrément de boire et je fais une crise-fin-du-monde. Papa ne sait plus quoi faire. L’autre jour il a essayé de se déguiser en maman en revêtant une de ses camisoles. Fallait voir ça. Papa avec une camisole rose pas mal trop petite pour lui, le poil sur le chest, une barbe de 3 jours et ses lunettes noires. Un vrai look de championne ! Quand tu vois ça, disons que le goût de prononcer le mot «maman» se tient assez tranquilos merci. Papa y va de son «Bin oui hein ? Du bon lait hein ?», je fais ma crise-fin-du-monde, papa dit à maman : «comprends pas sss, ça doit être un problème de biberon». Pauvre papa, il est devenu acheteur compulsif de kits de biberons. Il a je sais pas combien de faux bouts de seins, de bouteilles et de sortes de lait en pourdre. La bonne nouvelle c’est qu’on a assez de lait pour survivre pendant au moins 2 ans en cas de cataclysme majeur. Chose certaine, je n’ai pas l’intention de me passer de maman comme ça !
À suivre…
J’ai eu ma deuxième injection de vaccin anti gastro. Les jours qui suivent l’administration de mon vaccin sont critiques. Mes parents doivent faire très attention au contenu solide de mes couches parce qu’un contact risque de leur transmettre la gastro. Celle-là va falloir qu’on me l’explique. Pourquoi un truc qui me protège moi contre la gastro risque de donner la gastro à d’autres. Finalement, personne n’a été malade. Fiou !
Eil, je suis déjà rendu à 47 652 kilomètres avec ma poussette ! Je suis un peu inquiet parce que je veux pas trop mettre de millage dessus, histoire d’avoir une bonne valeur de revente. En plus j’ai dit à mon assureur que je ne faisais que 30 000 km par année. S’il m’arrivait quelque chose, je pense que je pourrais être dans la merde, bin être dans la merdre, façon de parler hein ? Ya deux raisons pour mon millage élevé : Place Laurier et le Chick Magnet Poussette Power. Bon, Place Laurier ça se conçoit bien (salut M’an), mais le Chick Magnet Poussette Power est assez particulier. Quand on fait une randonnée en famille. Papa insiste toujours pour conduire ma poussette et pour faire plein de détours. «On marche, ça fait du bien» qu’il dit. Phénomène assez spécial, toutes les madames qu’on croise nous servent à papa et à moi un large sourire avec la tête légèrement inclinée. Papa aime tellement ça que des fois il promène la poussette avec juste une couverte en motton dedans.
Autour de la Saint-Valentin, on a eu des problèmes de télé. Des fois, sans avertissement, l’image se mettait à sauter et la seule façon de pallier à la situation était de pratiquer une intervention qui requiert des connaissances fines en électronique. On donnait une tite tape à un endroit très précis sur le côté de la télé et l’image se stabilisait. Quand le problème survenait, mon père bondissait du divan en criant «men occupe !» et il vargait sur la télé avec une intensité étonnante. Au bout de quelques semaines, grosse surprise, la télé a rendu l’âme complètement. Le règne de la télé à tube cathodique était terminé. Le silence, la peine et le désarroi envahirent alors le château Le Mercier. Plus d’infopub sur le Toby, plus de Providence, plus de Store Académie, plus de Décore ta vie, plus de CNN. La situation était invivable et notre famille avait cruellement besoin d’un message d’espoir. C’est alors que papa convoqua la famille pour lui proposer son plan de relance. «Mes amis, aujourd’hui nous faisons l’histoire ensemble. Nous avons besoin d’un nouveau départ. Nous devons être mieux outillés pour relever les défis du 21e siècle. Ne demandez pas ce que vous pouvez faire sans télé, demandez ce qu’une télé flambant neuve peut faire pour vous !!». Papa sortit ensuite de la maison en saluant la foule massée dans la rue où son discours était retransmis sur écran géant. Il s’engouffra dans le camion et partit vers une destination gardée secrète pour des raisons évidentes de sécurité familiale. Une heure plus tard, papa est revenu à la maison avec une énorme boîte plate. En entrant dans la maison, il cria : «chérie j’ai achdé une télé achdée !» (papa avait un ti-rhume). Quoi ? Tout ça pour une télé déjà achtée ? Son plan parlait pourtant d’une télé flambant neuve!! Papa sortit ensuite la nouvelle télé de la boîte et, quelle surprise, elle était mince comme ça ! Crime, impossible que tous les postes qu’on avait dans l’ancienne télé puissent entrer dans la nouvelle. Pas assez de place c’est certain ! Anyway, je sais pas si on a le même nombre de poste, mais je sais que notre nouvelle télé semble avoir un plus grand pouvoir hypnotique sur papa. Sa sécrétion de bave a aussi augmenté de 15%, et l’IBF (indice de bonheur familial) a bondi de 5%. Maman et moi, on voit pas bin bin de différence avec l’ancienne télé sauf pour l’écran qui est plus grand. Il reste qu’une infopub sur le Magic Bullet Blender sur une télé achdée, ça reste une infopub sur le Magic Bullet Blender… Mais bon, on va écouter papa et on va se forcer à devenir plus heureux. Et rassurez-vous, cette crise majeure n’a pas empêché papa de souligner la Saint-Valentin comme il se doit !
Je vous laisse en vous racontant un truc assez troublant. Depuis quelques semaines, Mon père essaie de me faire boire au moins une fois par jour en me présentant un faux bout de sein en cayoutchou vissé à une bouteille en pléstique. Je comprends que Jinny était capable de devenir full miniature pis qu’elle pouvait entrer dans une tite bouteille, mais je sais bien que ça se peut pas dans la vraie vie, faque papa me fera pas pogner que maman est capable de devenir une bouteille. No Way ! Alors quand je le vois arriver avec sa bouteille pis ses «Bin oui hein ? Du bon lait hein ?», je refuse carrément de boire et je fais une crise-fin-du-monde. Papa ne sait plus quoi faire. L’autre jour il a essayé de se déguiser en maman en revêtant une de ses camisoles. Fallait voir ça. Papa avec une camisole rose pas mal trop petite pour lui, le poil sur le chest, une barbe de 3 jours et ses lunettes noires. Un vrai look de championne ! Quand tu vois ça, disons que le goût de prononcer le mot «maman» se tient assez tranquilos merci. Papa y va de son «Bin oui hein ? Du bon lait hein ?», je fais ma crise-fin-du-monde, papa dit à maman : «comprends pas sss, ça doit être un problème de biberon». Pauvre papa, il est devenu acheteur compulsif de kits de biberons. Il a je sais pas combien de faux bouts de seins, de bouteilles et de sortes de lait en pourdre. La bonne nouvelle c’est qu’on a assez de lait pour survivre pendant au moins 2 ans en cas de cataclysme majeur. Chose certaine, je n’ai pas l’intention de me passer de maman comme ça !
À suivre…
mardi 3 février 2009
Le Super Baule
Depuis la dernière fois que je vous ai écrit, Obama a pris possession de la grosse Barack Blanche à Washington et depuis ce temps il parle de Guantanamo, de l’Irak, de l’Iran, de l’Afghanistan, du Pakistan, de la Palestine, de la Chine, etc. Ça me semble assez clair : il va faire un bon président du monde. Papa, lui, a été fasciné par la projection de l’inauguration d’Obama sur grand écran dans un pavillon de l’Université. Ça devait être bizz de voir 200 personnes, papa compris, applaudir un écran ! Tsé Obama, je pense qu’il a pas entendu. C’est drôle quand même hein, il me semble qu’à ma naissance, tout le monde était anti américain, là tout le monde devient ému en regardant les speechs du nouveau prez. Anyway, papa nous a cassé les oreilles à maman et à moi pendant des semaines en répétant -Eil c’est l’histoire qu’on vit là là ! L’histoire avec un grand «i»-. Je remarque que c’est souvent la raison qu’il se donne pour passer du temps à regarder CNN. Crise économique : CNN, Patrick Swézie qui achève : CNN, amerrissage d’un avion dans la rivière Hudson : CNN. L'Histoire dans le fond ça n'arrête jamais et ça passe à CNN. Ça me fait penser à ce que Jerry Seinfeld a dit un jour : «n'est-ce pas étonnant que la quantité de trucs qui se passent dans le monde à chaque jour correspond exactement à l'espace disponible dans les journaux?» Méditons là-dessus...
Changement de sujet. Dimanche j’ai assisté à un événement religieux assez impressionnant : Le Super Baule, une classique qui bénit probablement l’amitié éternelle entre les Américains et la belle région de La Baule en France. Je soupçonne que ce soit un événement à caractère religieux parce que ça se passe un dimanche, parce qu’on lit partout que c’est la grand-messe du foot et parce qu’une des équipes s’appelait les Cardinaux de l’Arizona. Ah pis ya papa aussi qui criait des mots d’église à ceux qui lui disaient «eil toué la pizza là, tes résolutions euzautes ?». À entendre papa, je n’avais plus de doute, il s’agissait vraiment d’un événement religieux. Ce qui est wierd un peu c’est qu’on donne un nom à l’événement. Un nom différent à chaque année en plus. Cette année ça s’appelait le Super Baule XLIII. Assez tof à prononcer «XLIII», pis ça sonne pas mal comme celui de l’an dernier qui s’appelait le Super Baule XLII. Avouez que… jveux dire eeee hein ? (c’était mon imitation de Marc Simoneau). Le jeu comme tel semble assez intéressant. Il y a trois équipes. Les blancs, les rouges et les rayés noir et blanc. Le but du jeu est de se déguiser en robots et de se courir après en traversant des lignes pis des gros chiffres blancs sur du gazon. Ah pis des fois un des messieurs donne un coup de pied sur un gros œuf brun pour essayer de le faire voler dans un «U» géant. Quand il réussit, les membres de l’équipe des rayés lèvent les deux bras dans les airs, un peu comme si ils avaient deux questions.
Changement de sujet encore. Papa et maman ont acheté une bougie du Carnaval. Motivation de maman : gagner des prix. Motivation de papa : le Whopper gratis et taquiner maman sur le fait qu’on a déjà l’équivalent de 40 palettes de bougies à la maison. C’est mon premier Carnaval et j’essaie de comprendre c’est quoi cet espèce de gros bonhomme avec un costume de peluche blanche, une tête en plastique, des yeux dans la bouche pis une voix qui sonne la canisse. Je catche pas non plus son rituel tape-dans-les-mains-ba-bye-pis-levée-de-patte-din-airs. Peut-être qu’il est bien fier de ses bottes de robbeur blanches pis qu’il veut les montrer à tout le monde ?
À part ça je vais très bien. J’ai gradué de couche la semaine passée. Je suis maintenant rendu à des couches 2. Mes parents disaient que les 1 ne contenaient plus assez et que ça commençait à coûter cher d'Ivory Neige… Anyway, les 1 c’est pour les ptits jeunes. Moé cht’un 2 yeah !
Changement de sujet. Dimanche j’ai assisté à un événement religieux assez impressionnant : Le Super Baule, une classique qui bénit probablement l’amitié éternelle entre les Américains et la belle région de La Baule en France. Je soupçonne que ce soit un événement à caractère religieux parce que ça se passe un dimanche, parce qu’on lit partout que c’est la grand-messe du foot et parce qu’une des équipes s’appelait les Cardinaux de l’Arizona. Ah pis ya papa aussi qui criait des mots d’église à ceux qui lui disaient «eil toué la pizza là, tes résolutions euzautes ?». À entendre papa, je n’avais plus de doute, il s’agissait vraiment d’un événement religieux. Ce qui est wierd un peu c’est qu’on donne un nom à l’événement. Un nom différent à chaque année en plus. Cette année ça s’appelait le Super Baule XLIII. Assez tof à prononcer «XLIII», pis ça sonne pas mal comme celui de l’an dernier qui s’appelait le Super Baule XLII. Avouez que… jveux dire eeee hein ? (c’était mon imitation de Marc Simoneau). Le jeu comme tel semble assez intéressant. Il y a trois équipes. Les blancs, les rouges et les rayés noir et blanc. Le but du jeu est de se déguiser en robots et de se courir après en traversant des lignes pis des gros chiffres blancs sur du gazon. Ah pis des fois un des messieurs donne un coup de pied sur un gros œuf brun pour essayer de le faire voler dans un «U» géant. Quand il réussit, les membres de l’équipe des rayés lèvent les deux bras dans les airs, un peu comme si ils avaient deux questions.
Changement de sujet encore. Papa et maman ont acheté une bougie du Carnaval. Motivation de maman : gagner des prix. Motivation de papa : le Whopper gratis et taquiner maman sur le fait qu’on a déjà l’équivalent de 40 palettes de bougies à la maison. C’est mon premier Carnaval et j’essaie de comprendre c’est quoi cet espèce de gros bonhomme avec un costume de peluche blanche, une tête en plastique, des yeux dans la bouche pis une voix qui sonne la canisse. Je catche pas non plus son rituel tape-dans-les-mains-ba-bye-pis-levée-de-patte-din-airs. Peut-être qu’il est bien fier de ses bottes de robbeur blanches pis qu’il veut les montrer à tout le monde ?
À part ça je vais très bien. J’ai gradué de couche la semaine passée. Je suis maintenant rendu à des couches 2. Mes parents disaient que les 1 ne contenaient plus assez et que ça commençait à coûter cher d'Ivory Neige… Anyway, les 1 c’est pour les ptits jeunes. Moé cht’un 2 yeah !
mardi 13 janvier 2009
Nouel
Salout toooute la gang,
J’entends tout le monde dire à mes parents que le temps passe vite avec un petit bébé. Ça passe vite certain ! Ça fait seulement 3 mois que je suis au monde et ziouuum on est déjà rendus à une nouvelle année ! 2008 aura été marquée par le 400e, par plein d’élections, mais surtout par ma naissance ! Bin, dans le fond je parle du 400e mais j’étais même pas encore né quand Québec a vécu ses plus grands moments alors en ce qui me concerne, parler du 400e c’est un peu comme quand papa parle de la première guerre mondiale (qui s’est terminée peu avant sa propre naissance).
Je viens donc de vivre ma première période des fêtes. Tout a commencé un samedi au milieu de décembre. Je faisais ma sieste en me laissant bercer par la douce voix de la madame de Shopping TVA qui décrivait le fonctionnement du Nicer Dicer. Je me réveille et Paf ! Vous me croirez pas mais pendant ma sieste, ya poussé un arbre dans le salon ! Première réaction : j’ai tu fait une sieste de 15 ans ? Après avoir repris mes esprits, je me suis demandé comment un arbre pouvait pousser dans une maison pis je pense avoir trouvé. Tsé des fois papa marche sur le plancher avec ses bottes pleines de neige. Bin, peut-être que quand la neige fond, ça fait comme bouturer le bois du plancher pis c’est comme ça que les arbres poussent dans les maisons l’hiver. En té cas, j’ai visité plein de maisons aux fêtes et si ma théorie est bonne, je peux vous dire qu’il y a plein de papas qui marchent dans la maison avec leurs bottes.
Ce qui est wierd c’est qu’au lieu de couper l’arbre ou de tenter de le camoufler, mes parents étaient comme fiers de l’avoir. Ils l’ont même décoré avec des lumières pis toutes sortes de choses brillantes comme pour attirer l’attention dessus ! Si ils sont si fiers de leur arbre, je me demande bien pourquoi maman est quand même pas contente quand papa marche sur le plancher avec ses bottes… J’ai remarqué par contre qu’ils ont essayé de cacher la souche de l’arbre avec des jouets dans des boîtes. Drôle d’idée.
Et puis, le 24 décembre, on a invité plein de monde tard le soir pour, j’imagine, montrer notre souche. La procédure est simple, plein de personnes enlèvent une boîte à tour de rôle jusqu’à ce que l’on puisse voir la souche. Donc le vrai sens de Nouel se résume à cacher la souche de l’arbre qui pousse dans notre maison l’hiver et à la montrer à tout le monde le 24 au soir en mangeant des sanouitches pis en buvant du jus d’orange qu’on sert dans des coupes à champagne à l’aide d’une louche à soupe et d’un énorme bol à salade.
Un truc m’a laissé un peu songeur à la fin de la veillée, il restait une sorte de super jouet que personne n’a vu et qui n’était pourtant pas emballé. C’était comme une petite maison avec des figurines. Yavait une madame, un monsieur et un petit bébé dans du foin. Il y avait aussi trois bonhommes colorés et des animaux. C’est drôle parce que personne ne m’a jamais parlé de ce jouet durant la période des fêtes. De toute façon, à un moment donné la plupart des gens ne voient plus la tite maison tellement elle est cachée par les boîtes de jouets.
Ça l’air ben le fun comme ça mes premières fêtes, mais ça quand même commencé moyen un peu. Le 22 décembre on est partis en famille vers le Bas du fleuve et après seulement une heure de route, papa s’est rangé sur le bord de la 20. Il est sorti de l’auto et il s’est étendu sur le banc de neige. Il voyait blanc qui disait, moi je lui criais «aaaeeeewwwiiikaaa !» ce qui veut dire «P’a ya dla neige partout. C’est sûr que tu vois blanc ! Rembarque dans le char !» Anyway, maman trouvait pas ça drôle pantoute faque pour le punir, elle a rapidement conduit papa dans une maison de torture avec des madames qui étaient habillées comme celles que j’ai rencontré à ma naissance. OUF ! Mon père a eu une solide correction.
On lui a volé sa belle carte avec un soleil dessus, on lui a fait subir un interrogatoire serré, on lui a fait saigner un bras, on lui a serré l’autre très fort avec un sac gonflé par une tite poire en cayoutchou et on l’a humilié en le forçant à porter une robe bleue avec un généreux décolleté mais en arrière. On a ensuite chatouillé les limites de la convention de Genève en l’obligeant à se peser et en le droguant avec des pilules. On a même tenté de lui faire un lavage de cerveau en lui répétant «tu es Daisy Draté !», «tu es Daisy Draté !». C’en était trop. À bout de force, papa a craqué et il s’est mis à pousser de longs cris dans un sac de plastique. Ça sonnait comme de l’araméen récité à l’envers par un gars avec un coup de soleil dans la face. On a ensuite enfermé papa dans une salle pour lui faire écouter une radio et après ça on l’a couché dans un corridor avec un sac de poison neutralisant branché direct dans le bras pour pas qu’il se sauve. Mais le pire c’est qu’à un moment donné, on lui a introduit un thermomètre, bin tsé, euuuh, les madames avaient pris la température de papa en lui mettant une pince sur le doigt, mais ça comme pas marché faque disons qu’elles voulaient… «rectifier» le tir si je peux dire.
Après quelques heures, un monsieur barbu est venu voir papa. Il se foutait vraiment de lui. Imaginez, il lui demande de respirer fort pis au lieu d’écouter papa respirer, monsieur-j’ai-un-sarrau met ses écouteurs !! Peut-être qu’il écoutait la même radio que celle de papa parce qu’en retirant ses écouteurs le monsieur s’est exclamé «c’est bien ce que la radio nous a dit tantôt» ! Et puis, au bout de quelques autres heures, ils ont finalement relâché papa en lui disant : «tu as une Astro» pis ta conjointe et ton fiston vont probablement en avoir une eux aussi. Eeeee pas cool monsieur de scooper le monde sur leurs cadeaux de Nouel.
Finalement c’était même pas vrai, maman et moi on a jamais eu notre Astro à nous. Le monsieur barbu était vraiment pas gentil de nous faire des accroires comme ça. Quant à papa, il a dormi pendant deux jours et demi pour se remettre de sa torture et il a finalement pu se réveiller à temps pour se farcir de dinde.
Bonne année 2009 !
J’entends tout le monde dire à mes parents que le temps passe vite avec un petit bébé. Ça passe vite certain ! Ça fait seulement 3 mois que je suis au monde et ziouuum on est déjà rendus à une nouvelle année ! 2008 aura été marquée par le 400e, par plein d’élections, mais surtout par ma naissance ! Bin, dans le fond je parle du 400e mais j’étais même pas encore né quand Québec a vécu ses plus grands moments alors en ce qui me concerne, parler du 400e c’est un peu comme quand papa parle de la première guerre mondiale (qui s’est terminée peu avant sa propre naissance).
Je viens donc de vivre ma première période des fêtes. Tout a commencé un samedi au milieu de décembre. Je faisais ma sieste en me laissant bercer par la douce voix de la madame de Shopping TVA qui décrivait le fonctionnement du Nicer Dicer. Je me réveille et Paf ! Vous me croirez pas mais pendant ma sieste, ya poussé un arbre dans le salon ! Première réaction : j’ai tu fait une sieste de 15 ans ? Après avoir repris mes esprits, je me suis demandé comment un arbre pouvait pousser dans une maison pis je pense avoir trouvé. Tsé des fois papa marche sur le plancher avec ses bottes pleines de neige. Bin, peut-être que quand la neige fond, ça fait comme bouturer le bois du plancher pis c’est comme ça que les arbres poussent dans les maisons l’hiver. En té cas, j’ai visité plein de maisons aux fêtes et si ma théorie est bonne, je peux vous dire qu’il y a plein de papas qui marchent dans la maison avec leurs bottes.
Ce qui est wierd c’est qu’au lieu de couper l’arbre ou de tenter de le camoufler, mes parents étaient comme fiers de l’avoir. Ils l’ont même décoré avec des lumières pis toutes sortes de choses brillantes comme pour attirer l’attention dessus ! Si ils sont si fiers de leur arbre, je me demande bien pourquoi maman est quand même pas contente quand papa marche sur le plancher avec ses bottes… J’ai remarqué par contre qu’ils ont essayé de cacher la souche de l’arbre avec des jouets dans des boîtes. Drôle d’idée.
Et puis, le 24 décembre, on a invité plein de monde tard le soir pour, j’imagine, montrer notre souche. La procédure est simple, plein de personnes enlèvent une boîte à tour de rôle jusqu’à ce que l’on puisse voir la souche. Donc le vrai sens de Nouel se résume à cacher la souche de l’arbre qui pousse dans notre maison l’hiver et à la montrer à tout le monde le 24 au soir en mangeant des sanouitches pis en buvant du jus d’orange qu’on sert dans des coupes à champagne à l’aide d’une louche à soupe et d’un énorme bol à salade.
Un truc m’a laissé un peu songeur à la fin de la veillée, il restait une sorte de super jouet que personne n’a vu et qui n’était pourtant pas emballé. C’était comme une petite maison avec des figurines. Yavait une madame, un monsieur et un petit bébé dans du foin. Il y avait aussi trois bonhommes colorés et des animaux. C’est drôle parce que personne ne m’a jamais parlé de ce jouet durant la période des fêtes. De toute façon, à un moment donné la plupart des gens ne voient plus la tite maison tellement elle est cachée par les boîtes de jouets.
Ça l’air ben le fun comme ça mes premières fêtes, mais ça quand même commencé moyen un peu. Le 22 décembre on est partis en famille vers le Bas du fleuve et après seulement une heure de route, papa s’est rangé sur le bord de la 20. Il est sorti de l’auto et il s’est étendu sur le banc de neige. Il voyait blanc qui disait, moi je lui criais «aaaeeeewwwiiikaaa !» ce qui veut dire «P’a ya dla neige partout. C’est sûr que tu vois blanc ! Rembarque dans le char !» Anyway, maman trouvait pas ça drôle pantoute faque pour le punir, elle a rapidement conduit papa dans une maison de torture avec des madames qui étaient habillées comme celles que j’ai rencontré à ma naissance. OUF ! Mon père a eu une solide correction.
On lui a volé sa belle carte avec un soleil dessus, on lui a fait subir un interrogatoire serré, on lui a fait saigner un bras, on lui a serré l’autre très fort avec un sac gonflé par une tite poire en cayoutchou et on l’a humilié en le forçant à porter une robe bleue avec un généreux décolleté mais en arrière. On a ensuite chatouillé les limites de la convention de Genève en l’obligeant à se peser et en le droguant avec des pilules. On a même tenté de lui faire un lavage de cerveau en lui répétant «tu es Daisy Draté !», «tu es Daisy Draté !». C’en était trop. À bout de force, papa a craqué et il s’est mis à pousser de longs cris dans un sac de plastique. Ça sonnait comme de l’araméen récité à l’envers par un gars avec un coup de soleil dans la face. On a ensuite enfermé papa dans une salle pour lui faire écouter une radio et après ça on l’a couché dans un corridor avec un sac de poison neutralisant branché direct dans le bras pour pas qu’il se sauve. Mais le pire c’est qu’à un moment donné, on lui a introduit un thermomètre, bin tsé, euuuh, les madames avaient pris la température de papa en lui mettant une pince sur le doigt, mais ça comme pas marché faque disons qu’elles voulaient… «rectifier» le tir si je peux dire.
Après quelques heures, un monsieur barbu est venu voir papa. Il se foutait vraiment de lui. Imaginez, il lui demande de respirer fort pis au lieu d’écouter papa respirer, monsieur-j’ai-un-sarrau met ses écouteurs !! Peut-être qu’il écoutait la même radio que celle de papa parce qu’en retirant ses écouteurs le monsieur s’est exclamé «c’est bien ce que la radio nous a dit tantôt» ! Et puis, au bout de quelques autres heures, ils ont finalement relâché papa en lui disant : «tu as une Astro» pis ta conjointe et ton fiston vont probablement en avoir une eux aussi. Eeeee pas cool monsieur de scooper le monde sur leurs cadeaux de Nouel.
Finalement c’était même pas vrai, maman et moi on a jamais eu notre Astro à nous. Le monsieur barbu était vraiment pas gentil de nous faire des accroires comme ça. Quant à papa, il a dormi pendant deux jours et demi pour se remettre de sa torture et il a finalement pu se réveiller à temps pour se farcir de dinde.
Bonne année 2009 !
lundi 12 janvier 2009
Érection générale
Salut,
Je suis allé participer à un gros concours hier. Bin, mes parents ont participé, moi on me dit que j’ai pas encore l’âge faque je me suis contenté d’observer. Ça fonctionne exactement comme les tirages à notre épicerie. Tu fais la file, tu montre des cartes à une madame de l’autre côté d’un comptoir magique sur lequel la bouffe avance tout seul, tu remplies un coupon et tu le déposes dans la boîte avec un trou. Chaque semaine, une personne gagne une épicerie gratuite.
Pour le concours d’hier, je me disais que les prix devaient être pas mal plus intéressants qu’une épicerie gratuite parce qu’il y avait du monde en citron. Mais ya des trucs que j’ai trouvé assez wierd. D’abord, on ne voit pas les prix à gagner, pas de photos, pas de descriptions. Ensuite, et ça c’est le bout, les noms de mes parents ne figuraient même pas sur les coupons de participation!! Comment veux-tu gagner ? Pis je comprends pas pourquoi les gens se cachent dans un isoloir pour remplir leur coupon, c’est pas comme ça à l’épicerie ! Si je résume le fonctionnement du truc, plein de monde participent à un concours avec pas de prix et qui est gagné par d’autres personnes que les participants. Cé bizz.
Mon père, voyant bien que j’en perdais mon serbo-croate, m’a expliqué que le concours s’appelait une érection générale et que les gagnants allaient donner plein de choses aux participants comme des prospérités, des environnements, des santés pis des éducations. Il m’a aussi dit que les messieurs des fois ils allaient dans d’autres sortes d’isoloirs moins bien éclairés pis que ça leur donnait une élection. Je lui ai fait une face de comprend rien pis il m’a dit qu’on en reparlerait dans 17 ans et 10 mois.
Anyway, je reviens au concours d’hier. Pendant que je faisais la file avec mes parents, yavait un monsieur avec un grand papier qui appelait des gens pour les faire passer plus vite. Le monsieur criait : «96 à 118», «96 à 118» !!! À chaque cri, 3-4 personnes se détachaient de la file pour suivre le monsieur. J’ai trouvé ça très cool qu’on fasse passer les personnes âgées avant les autres, même si elles ne me semblaient pas si âgées que ça.
En sortant du sous-sol de l’église, pendant que je longeais la file, confortablement assis dans mon siège «coquille», pas moins de trois personnes ont demandé à papa si j’avais participé au concours en lâchant un petit «he ! he !» et en regardant de gauche à droite comme pour chercher des regards complices et pour dire «est bonne ma joke hein ?». La première fois elle était bonne en effet… Une fois arrivés chez nous, on a regardé le tirage à la télé. Pis tsé on a tous nos préférés hein ? Moi je dois vous avouer que mon député favori est celui de Gaspé, Georges MAMELONET. Je sais pas trop pourquoi, mais quand j’entends son nom, ça me donne faim. Pis j’ai aussi appris à la télé par le monsieur italien qui vient de Rome que le député de notre coin n’a pas de nom de famille. Il s’appelle simplement Samamad. Ou bedon yen a un nom de famille, mais il était tellement confiant qu’il s’est dit : «what the hell» je laisse juste mon prénom essi. Eil, ça prend du guts quand même pour participer à un concours en laissant juste son prénom. Mes parents ne feraient pas ça à l’épicerie certain !
Changement de sujet.
Bon, oui j’ai écouté Occupation double : l’heure, 40 minutes de vérité dimanche dernier. Je retiens de toute cette aventure que Samuel ferait un maudit bon scout. Mettons que tu te promènes dans le bois avec lui pis qu’on se perd pis qu’il fait froid. Pas de problème ! Tu lui mets une branche entre les mains, tu lui annonces une bonne nouvelle genre «on part à San Salvador au Mexique» pis il te part un feu en 15 secondes avec son frottage de mains de mongol. Tiens, son nom scout pourrait être «primate stratégique».
Bonne soirée!
Je suis allé participer à un gros concours hier. Bin, mes parents ont participé, moi on me dit que j’ai pas encore l’âge faque je me suis contenté d’observer. Ça fonctionne exactement comme les tirages à notre épicerie. Tu fais la file, tu montre des cartes à une madame de l’autre côté d’un comptoir magique sur lequel la bouffe avance tout seul, tu remplies un coupon et tu le déposes dans la boîte avec un trou. Chaque semaine, une personne gagne une épicerie gratuite.
Pour le concours d’hier, je me disais que les prix devaient être pas mal plus intéressants qu’une épicerie gratuite parce qu’il y avait du monde en citron. Mais ya des trucs que j’ai trouvé assez wierd. D’abord, on ne voit pas les prix à gagner, pas de photos, pas de descriptions. Ensuite, et ça c’est le bout, les noms de mes parents ne figuraient même pas sur les coupons de participation!! Comment veux-tu gagner ? Pis je comprends pas pourquoi les gens se cachent dans un isoloir pour remplir leur coupon, c’est pas comme ça à l’épicerie ! Si je résume le fonctionnement du truc, plein de monde participent à un concours avec pas de prix et qui est gagné par d’autres personnes que les participants. Cé bizz.
Mon père, voyant bien que j’en perdais mon serbo-croate, m’a expliqué que le concours s’appelait une érection générale et que les gagnants allaient donner plein de choses aux participants comme des prospérités, des environnements, des santés pis des éducations. Il m’a aussi dit que les messieurs des fois ils allaient dans d’autres sortes d’isoloirs moins bien éclairés pis que ça leur donnait une élection. Je lui ai fait une face de comprend rien pis il m’a dit qu’on en reparlerait dans 17 ans et 10 mois.
Anyway, je reviens au concours d’hier. Pendant que je faisais la file avec mes parents, yavait un monsieur avec un grand papier qui appelait des gens pour les faire passer plus vite. Le monsieur criait : «96 à 118», «96 à 118» !!! À chaque cri, 3-4 personnes se détachaient de la file pour suivre le monsieur. J’ai trouvé ça très cool qu’on fasse passer les personnes âgées avant les autres, même si elles ne me semblaient pas si âgées que ça.
En sortant du sous-sol de l’église, pendant que je longeais la file, confortablement assis dans mon siège «coquille», pas moins de trois personnes ont demandé à papa si j’avais participé au concours en lâchant un petit «he ! he !» et en regardant de gauche à droite comme pour chercher des regards complices et pour dire «est bonne ma joke hein ?». La première fois elle était bonne en effet… Une fois arrivés chez nous, on a regardé le tirage à la télé. Pis tsé on a tous nos préférés hein ? Moi je dois vous avouer que mon député favori est celui de Gaspé, Georges MAMELONET. Je sais pas trop pourquoi, mais quand j’entends son nom, ça me donne faim. Pis j’ai aussi appris à la télé par le monsieur italien qui vient de Rome que le député de notre coin n’a pas de nom de famille. Il s’appelle simplement Samamad. Ou bedon yen a un nom de famille, mais il était tellement confiant qu’il s’est dit : «what the hell» je laisse juste mon prénom essi. Eil, ça prend du guts quand même pour participer à un concours en laissant juste son prénom. Mes parents ne feraient pas ça à l’épicerie certain !
Changement de sujet.
Bon, oui j’ai écouté Occupation double : l’heure, 40 minutes de vérité dimanche dernier. Je retiens de toute cette aventure que Samuel ferait un maudit bon scout. Mettons que tu te promènes dans le bois avec lui pis qu’on se perd pis qu’il fait froid. Pas de problème ! Tu lui mets une branche entre les mains, tu lui annonces une bonne nouvelle genre «on part à San Salvador au Mexique» pis il te part un feu en 15 secondes avec son frottage de mains de mongol. Tiens, son nom scout pourrait être «primate stratégique».
Bonne soirée!
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