Salut,
Faut je vous parle du voyage de mes parents à Cul-bas. En regardant leurs photos, j’ai réalisé que Cul-bas dans le fond ça fait un peu dur. Imaginez-vous donc que l’eau là-bas est verte. Pis pas un beau vert «fond de couche d’Émile» comme notre fleuve là, vert genre aqua. Ark ! Foule pollué ce pays. Croyez-le ou non, mes parents se sont même baignés dans cette eau ! Pas étonnant qu’ils soient revenus tout bruns de crasse ! En plus, c’est assez sévère à Cul-bas, tu peux même pas te faire des cafés, ni des drinks, ni de la bouffe, t’es obligé d’aller te faire servir aux bars ou au buffet comme tout le monde ! Ben tsé, c’est communiste Cul-bas, donc ça fait que les touristes ont comme pas le choix de vivre exactement comme les cul-bains. Une autre affaire qui est plate à Cul-bas c’est l’embargo américain. Imaginez, pas de Kentoké, pas de Starbox, pas de Mec Fleuri, pas de Beurgeur King, pas de Donne kin Dounot, et pas de Déré Kouin. Rien ! C’est quand même pas cool l’embargo. Les cul-bains, yon le droit de manger de la scrap eux aussi. À part ça, ya pas l’air d’avoir grand chose à faire à Cul-bas. Tu manges, tu vas t’étendre au soleil dans un étroit désert près de l’eau polluée, tu pognes kek mélanomes, pis mine de rien c’est l’heure du lunch. Tu manges, tu retournes au désert, 3-4 mélanomes plus tard, c’est l’heure du souper. Ensuite, pestak plus ou moins kétaine de madames qui dansent avec des grandes plumes sur la tête et dodo. Le lendemain… même affaire !!!! C’est la routine bouffe, désert, mélanomes, pestak, dodo TOUTE LA SEMAINE ! Plate à mort. Eil quand ton père est rendu à scier des barreaux de chaises brunes en bouttes de 7 pouces pis à les fumer, ça te donnes-tu une idée ? Maman par contre a eu pas mal de fun et elle a trouvé les cul-bains pas mal sympathiques. Cours de danse, aquagym, volley-ball de désert, elle était toujours partante. Super motivée. «Ça me fait pratiquer mon Espagnol» qu’elle disait. Ben oui…
Grosse nouveauté, je rampe. Stune grosse affaire tsé dans la vie d’un humain d’arriver à se déplacer de façon autonome. Maintenant quand j’échappe un jouet, je peux aller le chercher moi-même ! C’est beau P’a, resse assis chu correct, fouit, fouit, fouit (bruit de rampage). Dans le fond ramper, c’est un peu comme nager, tu fais aller tes bras pis tu glisses sur la bedaine. Je sais pas encore quoi faire de mes jambes par contre, faque je pédale comme dans le vide quand j’avance. Ça fait rire la galerie en attendant que je comprenne à quoi elles servent. On dirait que c’est l’inverse pour les grandes personnes. Ils se servent de leurs jambes pour se déplacer et ils savent pas trop quoi faire de leurs bras.
À part ça, j’ai passé un demi weekend tout seul avec papa dernièrement. Maman était partie avec sa vieille copine pour voir des pestaks de chansons à Tadoussac. C’est donc papa qui me gardait….. ffffrrrrouuuiiiittt !! (bruit d’une aiguille de tourne disque). Mais qu’est-ce que je viens de dire là moi ?! Papa hait ça quand on dit qu’il garde. Il ne garde pas, qu’il dit, ce sont les gardiennes qui gardent. Quand les mamans restent seules avec bébé, on ne dit pas qu’elles gardent, elles s’occupent tout simplement de leurs kids. Bon bin même affaire pour les papas. Cependant, papa écoeure le monde avec ça en reprenant tous ceux qui emploient le «G» word, ce qui fait que là, évidemment, tout le monde ne manque pas le taquiner avec ça en utilisant le mot interdit encore plus qu’à la normale. Finalement, papa aurait mieux fait de tenir ça mort son affaire de gardage... Anyway, on a eu ben du fun ce weekend-là. Papa s’était fixé comme objectif de m’emmener au-delà de son périmètre de confort (800 mètres autour de la maison). Tsé si je pleure, zioum, back tou the maison rapidos. Là, papa voulait faire un peu comme maman qui, elle, me trimbale un peu partout dans la ville sans crainte de crise, de pénurie de lait ou de couche, de réaction allergique mortelle, d’étouffement à mort, de noyade dans une flaque d’eau ou d’enlèvement par des extra terrestres. Faque papa m’a bouclé dans mon siège d’auto et on est parti vers le Vieux-Québec. Une fois la frontière psychologique du 800 mètres franchie, papa bomba le torse et se sentit triomphant comme ces navigateurs téméraires à qui on avait dit que la Terre était plate et qu’ils risquaient de tomber dans l’abîme s’ils s’aventuraient trop près de l’horizon. En cours de route, papa hésite : basse-ville ou Vieux-Québec ? Il opte finalement pour le «vieux». Moi tout ce temps-là je dors dans mon siège, zéro conscient de l’affaire du 800 mètres pis toutte là. Papa arrive dans le vieux et tente de se rendre au Séminaire pour s’y stationner. Impossible. Tout le vieux est bouclé et on demande aux automobilistes de faire plein de détours et d’attendre à des barrages. Il y avait ce jour-là une compétition de vélo dans le vieux. Finalement, ça a pris une bonne demi-heure à papa pour sortir de là et pour se rendre à son plan B : la basse-ville. Papa commençait à transpirer du bout du nez, signe d’une explosion imminente. On arrive enfin au stationnement de La Fabrique dans St-Roch. Papa gare le truck, sort la poussette, accroche mon sac à couches, défait mon attelage et m’installe dans la poussette. Au moment précis ou papa saisit les poignées de ma poussette pour nous entraîner dans une folle aventure, l’énorme nuage noir qui était juste au-dessus de nos têtes mit ses menaces à exécution. Des gouttes d’un litre et demi nous tombaient dessus. Moi je regardais ça et je me disais qu’il s’agissait là d’une excellente occasion pour partir une crise faim du monde. Ce que j’ai fait évidemment. Papa était aux anges… Heureusement, ça s’est calmé rapidement (la météo et papa) et on a passé un beau reste de journée. Comme d’habitude, nous avons eu droit à plusieurs sourires de madames. Et durant cette journée, papa a comme allumé sur un truc. Tout le monde nous dit deux choses quand on se promène ensemble : 1- Mais qu’est-ce qu’il est beau ce bébé, 2- Maudit qu’il ressemble à son père. Papa aime bien penser qu’il y a un lien logique entre ces deux énoncés.
Ah, pis on a eu un problème avec notre laveuse. Naaaa, je sais ce que vous vous dites. Non, papa ne s’est pas risqué à tenter de la réparer. Mais, il a appelé à la même place où il avait eu son cours de porte de poêle 101, vous vous souvenez ? Anyway, il appelle là-bas, il explique le problème, pis le lendemain un technicien vient chez nous. En arrivant à la maison le technicien dit à papa «Est-ce qu’on se connaît»? Papa répond sur un ton de champion mondial de pichenottes «Mouof, cht’allé à ton magasin genre une fois là, ché pu trop pourquoi, hum, hum, bon bin la laveuse est en bas». Le gars descend avec papa. Il commence à travailler et à un moment donné, le gars s’arrête tout bonnement et dit à papa : «spa toi qui est venu au magasin avec une porte de poêle et qui a passé à un cheveu de tomber dans un gros trou en parkant ton truck ?». Dur rappel d’une réparation qui se voulait, disons, élémentaire.
À part ça, j’ai connu ma première St-Jean Batisse et ma première fête de la confédération. On est drôle quand même nous autres hein ? En connaissez-vous beaucoup des peuples qui se chicanent à propos d’une fête ? Messemble que ça va pas ensemble. Ou bedon tu te chicanes, ou bedon tu fais la fête. Nous on fait les deux en même temps. Pis en plus on a deux fêtes en une semaine. Drôle de concept quand même. Je sais pas d’où ça vient. Peut-être qu’avant on avait une seule fête et qu’à un moment donné on a voulu les séparer? Est-ce que la première est une pratique pour la deuxième ou est-ce que la deuxième est un restant de la première ? En tout cas j’ai compris qu’à la première, ya des français et à la deuxième ya des anglais et des français. Les français peuvent participer à la deuxième sans problème, mais les anglais eux ne peuvent pas automatiquement participer à la première, à moins qu’ils soient bilingues et qu’ils sortent leur français. Par contre ceux qui parlent une autre langue que l’anglais et le français peuvent participer aux deux fêtes sans restriction. Un martien qui nous observe de loin doit-tu nous trouver ti-coune en crime ? Bon, on parle-tu d’autre chose ? Avez-vous vu Barlack Obama tuer une mouche d’une claque vive comme l’éclair ? Yé hot pareil. Il a l’air présidentiel, gracieux et Commander in Chief jusque dans sa façon de faire mal à une mouche… Allez voir ça
Papa l’a vraiment pas avec les surprises. Sa dernière tentative : organiser secrètement un voyage à New York pour maman à l’occasion de son anniversaire. Papa avait pris soin d’imposer une interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit pour éviter que maman puisse trouver des indices. Tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle devait avoir un passeport valide au moment de sa fête. Tout allait bien, tout était booké, alors papa a levé l’interdiction d’ouvrir le compte de carte de crédit. Et puis, il y a quelques jours, un compte arrive. Maman s’exclame un peu en voyant le solde, mais elle omet de procéder à l’analyse des transactions. Papa, au lieu d’y voir une faveur du destin, entreprend lui-même l’analyse… EN PRÉSENCE DE MADAME! Il ne se doutait de rien le pauvre. Et puis PAF ! Maman découvre le pot aux roses :
WALDORF ASTORIA (3 nuits)…………………. 15 959,45 $
(le nom de l’hôtel et le montant sont fictifs et visent à augmenter l’effet dramatique de l’histoire)
À la décharge de papa, le fait que ce montant apparaisse sur ce compte est le résultat d’une erreur de l’agence de voyage. Donc à ceux qui étaient au courant de la surprise de maman, bin elle sait tout ; la destination, le moyen de transport, le concert, le carrosse en or, le chemin de pétales, le gâteau géant, la parade, le clip vidéo diffusé à Times Square, la danse du Naked Cowboy, le bal costumé, les cours de danse, l’aquagym, le volley-ball de désert, tout ! Enfin, pas tout quand même. Papa ne lui a pas dit que vous serez tous présents à New York le 26 septembre pour le brunch. Un petit rappel, ça se passe chez Juniors sur la 45e rue entre Broadway et la 8e avenue. Nous arriverons vers 11h.
Je vous laisse en vous parlant de la mort de Maikeul Jaksen. Maikeul Jaksen, c’est le monsieur qui ressemble à une madame maigre avec une perruque noire et un mauvais masque d’alouine en papier mâché. Ne me dites pas que vous pensez que c’est sa vraie face ! Vous regarderez attentivement son nez, ça paraît foule que c’est un masque. Anyway, j’écoute sans cesse la myriade de reportages sur sa vie qui passent en boucle à CNN et je comprends toujours pas pourquoi on y voit si souvent des images du chanteur noir tsé là qui marchait à l’envers et qui a fait un tabac dans les années 80 avec l’album Trilleur. Ça doit être le meilleur ami du défunt. Son nom m’échappe… Prince ? Tsé c’est quand même plate, on voit des vieux clips du chanteur noir, ça rappelle des souvenirs, pis on en vient quasiment à oublier le monsieur avec un masque qui vient de mourir.
mardi 7 juillet 2009
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